The invention of brunching
13 mai 2010L’autre samedi, on est montés dans le Shortbus, M. et moi. On a roulé comme ça vers la Côte. On voulait voir la mer.
Lire la suite de cet article »
L’autre samedi, on est montés dans le Shortbus, M. et moi. On a roulé comme ça vers la Côte. On voulait voir la mer.
Lire la suite de cet article »
Un vendredi nuit.
La péniche craquait doucement sur l’eau lisse du canal, perdue au bout d’un chemin dont le panneau avait dit ****heim, comme l’adieu du guide qui ne va pas plus loin, quelques kilomètres avant de lâcher l’affaire.
Être français… Pour moi ?
C’est avoir honte qu’à d’autres qui comme moi sont né-e-s ici, dont les ancêtres se sont battus aux côtés des miens pour défendre le même drapeau, et qui n’ont jamais supposé être d’ailleurs qu’ici, de prouver sur trois générations qu’ils ont bien le droit de se réclamer français. Honte que se réclame de la France une autorité administrative qui sait juger un homme bien assez français pour aller crever pour elle au combat, mais qui y regardera à deux fois pour lui donner une carte d’identité, quand même. C’est d’avoir honte encore de ceux qui nous gouvernent, de leur mépris affiché pour la raison et l’intelligence, du souci qu’ils prennent à infantiliser, enfermer, cantonner les français dans le seul rôle de masse consommante, de soupe émotionnelle qu’il convient de touiller une fois de temps en temps pour éviter qu’elle ne refroidisse trop et commence à réfléchir. Réfléchir ici est devenu incongru.
C’est redouter le jour proche où pour écrire ici il me faudra passer sous les fourches caudines d’un sous-fonctionnaire obscur délégué à l’assurance d’un Internet insipide, inodore, sans saveur et sans menace pour les intérêts généraux ni particuliers du bon peuple endormi. Bien sûr, filtrer l’Internet, c’était pour protéger les gens de la pédopornographie[1]. Mais finalement, une fois le pied dans la porte, pourquoi s’en tenir là ? (Et tant pis si le filtrage est une mesure techniquement inadaptée, la réflexion n’est pas de mise, on a dit.)
C’est avoir mal au cœur de lire ceux qui se disposent à exercer sur nous des violences physiques juste parce qu’on se ferait des bisous.
C’est espérer encore[2] qu’il serve à quelque chose d’exprimer consciencieusement mon suffrage à chaque fois que j’y suis appelé, fût-ce seulement pour honorer la mémoire de celles et ceux qui ont versé leur sang pour que j’en aie le droit.
Quelques feuilles traînent sur le bureau, notes griffonnées de calculs. Tension d’azote, saturation, paliers : nous apprenons à plonger, et à emmener avec nous des plongeurs moins expérimentés, pour leur faire partager notre passion.
Mais ce soir, une voix manque. Dans le monde du silence, ses mots font défaut. Pascal, notre ami, notre moniteur, notre enseignant, est parti tôt ce matin. Chacun d’entre nous se souvient de ses cours, de sa pédagogie nourrie d’expérience et d’une remise en question permanente par laquelle il cherchait à toujours mieux partager avec nous le plaisir de plonger. Avec disponibilité et dévouement, avec le souci constant de nous permettre à tous de progresser et de nous épanouir dans notre pratique, il animait le club, dont il assumait la présidence depuis quelques mois. Avec son sourire, sa gentillesse et sa disponibilité, il a été pour nous un encadrant, un camarade, un ami.
Dans chacune de nos bulles, il demeurera présent.
On attendait un petit Jésus pour la Noël, mais tu es arrivée un peu en avance. C’était l’autre jeudi. Ton grand-père, mon papa, m’a appelé matin pour dire que tu étais en route. Ça y était, enfin ! On allait te connaître. Impatient, excité, et puis ému aussi, j’attendais fébrile de plus amples nouvelles. C’est ton papa qui me les a données.
Louise, née à treize heures cinquante, un beau matin d’hiver. Cet après-midi-là, crois bien que c’était dur de ne pas épancher sur l’ordi du bureau les larmes d’émotion. Ça noue la gorge, tu verras ça un jour, quand t’échoit pour de bon la charge avunculaire. Moi qui n’ai même pas encore de cheveux blancs… Me voilà tonton. Coup de vieux.
Bienvenue à toi, ma nièce aimée, petite crevette encore. Grandis, mais pas trop vite, et sois heureuse. Garde toujours sur le monde ton regard d’enfant.
C’était l’hiver mais tout bruissait. Une tension sourde, des forces encore silencieuses étaient déjà à l’œuvre. Il fallait, de nécessité, que les choses changeassent. C’était peut-être l’élection toute récente de Barack Obama qui le rendaient tangible : on devait s’attendre à quelque chose de Neuf.
Et pour que cela soit j’ai appris à dire merde. J’ai appris à dire non. J’ai préféré enfin ne plus plaire à tout le monde. J’ai pris la peine d’être moi-même pour cesser de jouer, pantin de vos désirs, les comédies pipées ne visant qu’à complaire. Ne consentait à rien valablement celui qui acquiesçait à tout sans distinction. Tout ça fut enterré avec un peu de la peur de déplaire et l’angoisse de n’être pas là où je suis attendu.
J’ai longtemps tenu pour injonction sacrée de faire ce qu’on attendait de moi. C’était l’ordre des choses. Et puis j’ai fini par dire non, quelquefois. C’est là seulement que mes oui ont pris valeur.
Il est près de vingt-trois heures. Je viens de me cogner à vélo tous les feux rouges que compte l’avenue, j’arrive place de la République. Ils sont là.
Klaxons, sirènes. Hurlements, sans discontinuer. Drapés dans leurs étendards, fumigènes et fusées d’alarme brandies. C’est une foule animale qui gronde comme par temps d’émeute. Une meute farouche et bruissante, imprévisible. Sauvage. Une grande bête furieuse en liberté.
Je pédale un peu plus vite, un peu plus fort. La hideur préhistorique réveille l’instinct de survie.
Old soul
Très beau
RT @Scorpaena: [Blog] Old soul...
Ça valait le coup d'en l'attendre, ce...
Sept ans de réflexion
Un an plus tard Thomas, ce texte...