Archive pour mars 2008

Mad at you?

dimanche 30 mars 2008

Are you mad at me? Elle m’a demandé ça avec un sourire au milieu de la foule sur le dance-floor noyé de gros son et de bière trop chère. Mad at you? Why so?

Avec l’Homme des Bois, on les avait retrouvées à dix-sept heures à Luxembourg, toutes les quatre, qui avaient déjà battu le pavé parisien toute la journée. On leur avait donné le dress-code de la soirée : casual sexy. Ça, en tous cas, c’était ma version. En italien, elles avaient traduit ça en medio abbagasciato con stile. Ça veut dire « moyen pute mais avec de la classe » — je n’y suis pour rien, c’est le terme consacré. (Sois prudent tout de même si tu réutilises la locution, des fois ça passe mais ça peut aussi ne pas passer. Tu es prévenu.) Elles ne s’étaient pas foutues de nous.

Je leur ai fait voir les bonnes adresses du quartier. Un chocolat chez Chocolat, quelques bières au Pantalon, et puis on est allés tous ensemble, avec les amis d’amis d’amis qui nous avaient rejoints, manger au Maharadjah. Elle à côté de moi et moi tout près, près comme mes doigts frôlent un peu tout le temps sa peau, là, tu vois ?

Alors plus tard naturellement sur le chemin de la Flèche d’or il faisait froid, elle avait froid et mon bras l’enveloppait pour la réchauffer un peu. Plus tard encore déchaînée sur le dance floor elle avait chaud et elle me donnait chaud aussi. Lascive lovée contre mon corps, mes mains, les siennes, deux souffles mêlés et la douceur de sa joue tiède que je sentais sur ma peau.

À cet instant du récit tu t’attends à mes lèvres qui cherchent ses lèvres qui cherchent ma bouche qui trouve la sienne… Mais en fait non. En fait, on s’en fout. On jouait à tourner autour du désir dans un corps à corps torride, et c’était bon. Moi, je n’étais pas sorti avec une check-list détaillée :

  • 1. talk to her
  • 2. make her laugh
  • 3. dance with her
  • 4. kiss her

J’ai pu la rassurer. I’m enjoying every bit of it, and no I’m not mad at you.

Six gouttes d’eau dans l’océan

mardi 18 mars 2008

À la demande conjointe de GroM et d’Erasoft à sa suite, six choses insignifiantes.

J’ai pleuré à chaque rupture (d’un côté comme de l’autre).

J’ai pleuré au cinéma. La scène de l’accouchement de Justine, dans MR73. Comme chaque fois. Un film, un documentaire tourné dans une maternité, effet garanti. (J’ai pleuré en musique aussi, bien souvent, en écoutant Ma chouette.)

J’ai pleuré à l’Église quand je connaissais celle qu’on allait porter en terre. J’ai pleuré aussi quand je ne la connaissais pas et que la petite fille serrait fort ma main.

J’ai pleuré dans le schuss à cause de la vitesse et du vent dans mes yeux. Alors j’ai acheté un masque.

J’ai pleuré dans une cabine téléphonique de la caserne de Blois en annonçant à µ que j’étais déclaré apte au service national.

Sidéré, hébété. Je n’ai pas pleuré ce matin de novembre d’il y a seize ans. E. en a même pris peur.

Les six premiers lecteurs de cette note prendront le relais.