Archive pour octobre 2005

Refaire le monde

dimanche 30 octobre 2005

C’est le soir, tard, on dîne d’une tarte au Maroilles simplement délicieuse. La discussion autour de la table va bon train. Sur le monde tel qu’il est, dans lequel nous vivons.

L’énergie, l’écologie. Panneaux solaires, nucléaire. Politique, on nous ment, on nous cache des choses. J’ai du mal à entrer dans ces débats-là. Je ne sais trop que dire. Je n’ai pas l’impression qu’on me cache tant de choses que ça. Et ce qu’on me cache, je ne le sais pas.

Il paraît, pourtant, qu’on en parle dans la presse. Celle qui sait, celle qui remue les scandales qu‘on tente d’étouffer, celle qui nous défend, nous, citoyens, contre eux, élites, gouvernement… J’ai l’impression de ne pas voir, de ne pas entendre.

Je me sens en porte-à-faux. Je n’adhère pas aux idées à la mode. Je ne crois pas qu’il faille urgemment sortir du nucléaire, je vote (un suffrage exprimé) à chaque scrutin, je considère que c’est un droit sacré auquel je refuse de renoncer, et aussi mon devoir de participer à la décision collective.

Mais au-delà de cela, je suis là décalé. J’ai l’impression de passer à côté des informations, des théories, des thèses et des systèmes que les uns et les autres adoptent, reprennent, critiquent ou fustigent. Je me sens un peu à l’écart, un peu idiot, hors du flot de la pensée du temps. Avec mes idées et mes idéaux probablement un peu naïfs, je ne sais pas très bien refaire le monde. Je préfère l’habiter tel qu’il est, m’y faire un petit nid douillet, et si je le peux le faire un peu meilleur aussi.

« Et toi, Thomas, tu ne dis pas grand’chose… »

Le sablier

dimanche 23 octobre 2005

À l’heure de la nuit noire, j’écoute la pluie tomber. Je revois la journée passée seul, noué des angoisses sourdes qui annoncent l’hiver. La peur d’échouer, de ne pas être à la hauteur des responsabilités qui m’ont été confiées, et que j’ai acceptées, me hante plus que jamais. La peur de Melie, à cet instant, me paraît si parente…

C’est une peur obsédante qui profite des silences de l’appartement vide pour déchirer mon corps. Le temps inexorable s’écoule, goutte à goutte, et mon travail semble ne pas devoir avancer. Ça ressemble un peu à ces cauchemars de phobie scolaire qui ont hanté mes nuits pendant tellement d’années.

J’ai froid. L’heure avance. Il va falloir y aller. Bientôt. Serai-je prêt ?

Cinquième sens

mardi 18 octobre 2005

Je regarde les courbes de ton corps. L’arc de ton épaule, le creux de tes reins, la courbe de tes fesses.

Je les parcoure du bout des doigts. Je déchiffre le grain de ta peau. Je devine les zones délicates, les points sensibles.

Ce sont ceux où ta respiration s’accélère. J’entends ton souffle, tes murmures qui changent lorsque tes yeux se ferment.

Tu t’abandonnes, tu t’ouvres et je sens l’odeur de ta peau, l’odeur de ton sexe.

Ma langue s’insinue en toi, rencontre ton piercing. Je découvre le goût du métal.


Coïtus Impromptus, semaine 34

Physionomiste

jeudi 13 octobre 2005

L’autre soir, Melie, Dorine et moi papotions, gaiement attablés à la terrasse d’un petit restaurant japonais du quartier latin. En grande conversation sur l’orgasme et les possibilités comparées de le simuler chez la femme et chez l’homme (avec une digression sur l’éjaculation [masculine] sans ou quasiment sans plaisir – peut-on la qualifier d’orgasme ?), nous sommes soudainement interpellés par l’un de nos voisins de table qui s’apprêtait à quitter l’établissement en compagnie d’une gracieuse demoiselle.

– Excuse-moi… Je crois qu’on se connaît… Hi hi, il a supris notre conversation… Hmmm, mais si j’avais fait des choses avec un beau garçon comme ça, je m’en souviendrais, quand même… Tu es bien Thomas ?
– Euh, oui… Bon, ça m’arrive souvent que des gens que je ne reconnais absolument pas se souviennent parfaitement, eux, de ma bobine. Jusqu’ici, tout va bien
– Et tu as fait ta scolarité à Gennevilliers, ta mère était institutrice !
– En effet… Hmmm, là, ça se corse. Je ne raconte pas usuellement ces vieilles années de mon enfance.
– On était à la maternelle ensemble. Je suis M… D… Argh. Oui, ce nom évoque quelque chose, là, tout au fond de ma mémoire.

À vingt ans de distance, je n’ai donc pas changé. De cela et du fait qu’il se soit souvenu de moi, je suis resté stupéfait. J’aurais été bien en peine de savoir que je l’avais déjà croisé, presque comme dans une vie antérieure.

Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a fait chaud au cœur. Un jour peut-être, je passerai lui faire un petit coucou, là-bas parmi ses livres, du côté de la tour d’Asnières.

Melie’s doll

vendredi 7 octobre 2005

Samedi de l’autre semaine, Melie voulait me faire poser. Je suis arrivé vers cinq heures à l’appartement presque vide qui servait de studio. Elle était un peu tendue – il faut dire que la lumière était déjà en train de baisser. C’est la fin de l’été…

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Des défenseurs pour la Berryer !

vendredi 7 octobre 2005

La conférence Berryer est un événement drôlatique, impertinent et jusqu’à présent périodique. C’est une joute oratoire autour d’un invité célèbre, organisée habituellement au Palais de justice par les secrétaires de la Conférence du stage du barreau de Paris. Les candidats y font concours d’éloquence et d’humour, tandis que les secrétaires s’acharnent à démonter leur argumentation, avant d’être eux-mêmes raillés sans pitié aucune par l’un de leurs anciens. Pour ceux qui n’ont jamais eu la chance d’assister à une Berryer, de nombreux enregistrements de conférences passées sont disponibles chez Raboliot.

Tout irait pour le mieux – les candidats déclameraient, les secrétaires démoliraient, leurs anciens les enterreraient – si la Berryer n’était pas menacée d’être refoulée hors des murs du Palais. Aussi, je me joins à Eolas et Raboliot pour vous inviter à diffuser largement cette information et à écrire à Monsieur le Premier président de la Cour d’appel de Paris pour lui demander d’autoriser de nouveau la tenue de la conférence Berryer dans ses murs.

Liens mis à jour le 2 avril 2006.

Des blogueurs sachant chercher

jeudi 6 octobre 2005

Mercredi soir au Hall’s Beer, plein de gens qui cherchent plein de trucs.

Ron et Olivier, en terrasse, cherchent avec qui faire leur entrée dans les lieux. Il ne faisait pas bien chaud, alors on cherche à se réchauffer à l’intérieur du pub. Il y a déjà du monde.

Delphine cherche du contenu pour Yahoo mais ne cherche plus de boulot. Tant pis pour la chimie, tant mieux pour elle !

La Veilleuse cherche désespérément quelqu’un à qui parler. Valentin lui prête une oreille compatissante.

Franck et son caméraman, avec son gros engin, cherchent des gens à filmer pour le Journal du blog (France 5).

Cossaw cherche un actuaire (un vrai, siouplaît !) pour gérer son risque. Et puis il s’en va. Et puis il revient, il cherche ses clés.

Kozlika cherche qui signera pour le fil RSS chez Ron. Je réponds présent !

Fûûlion cherche à comprendre la différence entre empirisme et cartésianisme. Nous nous cherchons des pous dans la tête dans un débat philosophique de fort bonne tenue.

Fûûla cherche à refaire mon brushing.

Aurele cherche à se sortir de l’embarras.

Neuro cherche des adorateurs de Pazuzu.

Mel’O’Dye cherche une flûte à Kwak.

Alecska (@spirant @artiste) cherche du chocolat.

Et Sok semble ne plus chercher du tout.