La diva
samedi 2 février 2008Elle faisait l’ouverture de la soirée « Cabaret ». Mixité, métissage, le folklore lusophone, le hip-hop parisien et le conte d’Afrique noire se donnaient rendez-vous. Le rideau s’est ouvert, elle est entrée en scène.
Le regard bien caché dans l’ombre de son panama, elle chantait presque juste sur les instrumentaux enregistrés par d’autres, ces accompagnements faits pour durer plus long mais qu’on coupe avant terme en fade out absurde. On applaudissait pourtant. Au moins pour l’effort de la prestation.
Un nouveau morceau commence. Elle engage le public à frapper dans ses mains. Trop tôt, trop vite. « Allez, tout le monde, avec moi ! » La mayo prend mollement. On y va pour la forme, plus pour lui faire plaisir qu’autre chose. La salle est loin d’être déchaînée.
D’un coup sa voix s’étiole. Encore davantage. S’étrangle dans une quinte. De toux. Elle s’excuse, c’est fini. Au milieu de son tour, elle abandonne la scène et la lumière des projecteurs. Sans doute ce public-là n’était-il pas assez bien pour elle.
Au moins, le spectacle continue.
Ce n’est pas simple pour Arthur d’être roi. Il n’a rien demandé, il a juste retiré par hasard une épée d’un rocher, histoire de ne pas avoir à retourner jusqu’au château de son chevalier. Et surtout, jamais il n’a demandé à se marier. Et Guenièvre non plus, d’ailleurs. Seulement, aussi jeunes et angoissés l’un que l’autre à cette idée, ils vont prendre le risque, et vivre heureux. Jusqu’au jour où Lancelot arrive à Camelot…
Ils attendent un sauveur, un messie qui par ses conseils avisés les extrairait du trouble dans lequel ils se trouvent. S’il vient. Mais rien n’est moins sûr, d’autant qu’ils l’ont déjà attendu, peut-être bien ici même, peut-être bien hier. Ou avant-hier, ou un autre jour. Ils glissent et perdent pieds, et nous avec, tant les fils qui les accrochent à la trame du temps sont ténus. Ils sont à la dérive, ballottés sur un océan qui n’a ni début ni fin. Battus par l’inertie des nuits et des jours qui leur tombent dessus.
Berlin, début des années 30. Un écrivain désargenté amoureux d’une chanteuse de cabaret, leur logeuse fiancée à un marchand de fruits juif allemand. Comédie musicale sucrée-salée, où le brillant des années folles passe inexorablement avec la montée de l’ordre nouveau nazi.
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