La diva
samedi 2 février 2008Elle faisait l’ouverture de la soirée « Cabaret ». Mixité, métissage, le folklore lusophone, le hip-hop parisien et le conte d’Afrique noire se donnaient rendez-vous. Le rideau s’est ouvert, elle est entrée en scène.
Le regard bien caché dans l’ombre de son panama, elle chantait presque juste sur les instrumentaux enregistrés par d’autres, ces accompagnements faits pour durer plus long mais qu’on coupe avant terme en fade out absurde. On applaudissait pourtant. Au moins pour l’effort de la prestation.
Un nouveau morceau commence. Elle engage le public à frapper dans ses mains. Trop tôt, trop vite. « Allez, tout le monde, avec moi ! » La mayo prend mollement. On y va pour la forme, plus pour lui faire plaisir qu’autre chose. La salle est loin d’être déchaînée.
D’un coup sa voix s’étiole. Encore davantage. S’étrangle dans une quinte. De toux. Elle s’excuse, c’est fini. Au milieu de son tour, elle abandonne la scène et la lumière des projecteurs. Sans doute ce public-là n’était-il pas assez bien pour elle.
Au moins, le spectacle continue.
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