Archive pour le 23 décembre 2005

Ce qui est ajouté à la fin

vendredi 23 décembre 2005

D’habitude, quand je cherche un mot dans le dictionnaire, il y est. Il y a presque toujours dans le néologisme improbable un parfum subtil, un goût différent sur la langue au moment où on le prononce, qui fait qu’intuitivement on sait qu’on ne le trouvera pas ; et a contrario les mots si familiers, usuels, qu’on a entendus cent mille et une fois nous on forgé l’oreille à les reconnaître sans même avoir besoin de leur prêter attention.

Or donc je m’assurais ce soir, par routine et dans le souci de l’exactitude pointilleuse, de l’orthographe d’un terme au sujet duquel je venais de signaler à une amie qu’elle l’avait molesté dans un récent billet. Par pur acquit de conscience – ou du moins le croyais-je.

Seulement, j’ai dû bien vite me rendre à l’évidence : quelque chose clochait. J’avais levé un lièvre. Car dans mes dictionnaires, pas plus d‘*addendum que de beurre en broche.

Le Trésor de la langue française informatisé ne l’a pas. Le Littré non plus. Le petit Robert est muet sur la question, tout autant que le dictionnaire de l’Académie. Alors que ces gens-là savent de quoi ils parlent. Stupeur et consternation. J’en restais bouche bée, c’est bien la première fois que je perdais un mot.

Je l’ai retrouvé un peu plus tard caché dans un coin. Grevisse, au paragraphe des mots latins, évoque les collectifs errata et addenda, liste d’erreurs, liste d’éléments qu’il convient d’ajouter (en cohérence avec l’étymologie, participe passif pluriel du latin addere). Il propose le singulier erratum comme un item d’errata, et sous-entend que pour addendum ça devrait marcher substantiellement pareil. C’est d’ailleurs l’avis des anglais, puisqu’eux utilisent bien couramment addendum comme le singulier associé au pluriel addenda.

Le Robert et Collins, d’ailleurs, a le bon goût de donner donner une traduction pour l’anglais addendum : addendum.