Archive pour le 13 octobre 2005

Physionomiste

jeudi 13 octobre 2005

L’autre soir, Melie, Dorine et moi papotions, gaiement attablés à la terrasse d’un petit restaurant japonais du quartier latin. En grande conversation sur l’orgasme et les possibilités comparées de le simuler chez la femme et chez l’homme (avec une digression sur l’éjaculation [masculine] sans ou quasiment sans plaisir – peut-on la qualifier d’orgasme ?), nous sommes soudainement interpellés par l’un de nos voisins de table qui s’apprêtait à quitter l’établissement en compagnie d’une gracieuse demoiselle.

– Excuse-moi… Je crois qu’on se connaît… Hi hi, il a supris notre conversation… Hmmm, mais si j’avais fait des choses avec un beau garçon comme ça, je m’en souviendrais, quand même… Tu es bien Thomas ?
– Euh, oui… Bon, ça m’arrive souvent que des gens que je ne reconnais absolument pas se souviennent parfaitement, eux, de ma bobine. Jusqu’ici, tout va bien
– Et tu as fait ta scolarité à Gennevilliers, ta mère était institutrice !
– En effet… Hmmm, là, ça se corse. Je ne raconte pas usuellement ces vieilles années de mon enfance.
– On était à la maternelle ensemble. Je suis M… D… Argh. Oui, ce nom évoque quelque chose, là, tout au fond de ma mémoire.

À vingt ans de distance, je n’ai donc pas changé. De cela et du fait qu’il se soit souvenu de moi, je suis resté stupéfait. J’aurais été bien en peine de savoir que je l’avais déjà croisé, presque comme dans une vie antérieure.

Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a fait chaud au cœur. Un jour peut-être, je passerai lui faire un petit coucou, là-bas parmi ses livres, du côté de la tour d’Asnières.