9 mars 2006
Ça commence à la croisée des regards. Un sourire au bord de l’âme échangé. On parle, on boit un peu aussi parce que le lieu et le rituel s’y prêtent, on parle encore et toujours on s’observe. Les mots anodins et la bière coulent dans nos gorges asséchées. Nos yeux se cherchent et la question qu’ils n’osent encore poser plane sans bruit, un instant. Elle s’en vient, elle s’envole.
Et puis encore des mots, et tandis qu’on parle les corps se cherchent, les mains se posent. L’air de rien elles explorent l’espace de l’autre et les voyeurs glosent sur la perte de séparation tandis qu’on discute d’art ou de philosophie.
Et puis survient l’instant du colloque singulier où la parole s’efface et les yeux nus se dévoilent. Les mots sont congédiés alors que ma gorge brûle, j’ai du feu dans la bouche d’être ici et maintenant. Présent à la frontière, dans la zone franche du temps explorée à tâtons. Ton regard me fait signe en silence. Il appelle et attend. Si près. Tes lèvres. Mes lèvres.
Publié dans Général | 4 commentaires »
3 mars 2006
Mercredi, c’était le trente-deuxième Paris Carnet, et on s’était donné rendez-vous au Bombardier, place du Panthéon. Il faut bien reconnaître, a posteriori, que ce n’était pas l’idée la plus lumineuse du siècle. L’endroit était bondé, à ras bord de footophiles venus voir le match de la soirée. La télévision monopolisait les yeux et les esprits, tandis que les haut-parleurs hurlaient à vous fendre la tête le commentaire de la rencontre. Je suis d’ailleurs passé à deux doigts de vandaliser l’installation de sonorisation, juste pour le salut de mes tympans endoloris.
Déconfits mais pas abattus, nous avons donc migré place de la Contrescarpe (sauf Artefact, appelée ailleurs par une dégustation de bières choisies, et quelques autres qui ont tôt rendu les armes) et atterri au Café Delmas.
Je ne parlerai pas du service détestable. Du chef de rang hautain qui a houspillé la douce Mitternacht alors qu’on était en train de deviser tranquillement, je ne dirai mot. Je tairai la terrasse glaciale et le serveur qui me présente la note avant le plat. Je passerai sous silence les toilettes sans lavabo pour se laver les mains. J’éviterai même d’évoquer l’attentat au chocolat chaud perpétré contre le vêtement de l’un des convives, car je n’en ai pas été témoin direct.
De toute cela donc, il ne sera pas question ici. Ce qui compte, c’est Alecska qui s’est fait prendre son pied par un inconnu, votre serviteur qui s’est fait prendre par Tatou (en photo) (d’ailleurs, Tatou, elles sont où, les photos ?). C’est la foule papillonnante et les conversations, les bises et les regards croisés. C’est Traou qui m’interpelle et ne sait pas plus que moi où ni comment on s’est déjà croisés. C’est un, deux, trois fous-rires avec Mel’O’Dye. C’est squatter impromptu l’accoudoir du fauteuil de Mitt’ ou celui de Veuve Tarquine. Quand les lumières de la gargotte se sont rallumées pour nous signifier sans ambiguïté que notre clientèle n’était vraiment plus la bienvenue, c’est enfin rentrer à la maison, fourbu mais heureux, avec la conviction que ce sont les gens, et vraiment pas le lieu, qui font une soirée réussie.
Publié dans Blogosphère | 6 commentaires »
25 février 2006
Il y en a qui vont pour dans des établissements spécialisés, avec sono, micro, et l’écran où défilent les paroles surlignées de couleurs fluorescentes sur un fond d’images d’un kitsch improbable.
Et puis il y avait notre joyeuse bande, la troupe et l’équipe réunies après le spectacle autour d’une bonne table et de quelques bouteilles. Causant de tout et de rien, de musique et de spectacle, des monstres ordinaires et des vertus comparées du fromage et du dessert.
Entre café et digeo, une voix s’élève, puis deux, cinq… Et c’est là que tout s’enflamme. A capella, juste à cause du plaisir d’être là et de chanter ensemble. Olivier maîtrise La boîte de jazz sur le bout des doigts, j’ai l’air mais j’ai pas les paroles, je pédale un peu dans la semoule, mais c’est pas grave. On s’amuse avec Starmania, et puis on s’envole tout en douceur vers le Parc Montsouris. Finalement Naïg me fait promettre qu’on jour prochain, on se fera un joli duo avec La fuite dans les idées.
Chantant ensemble dans des lieux impossibles, le cœur au chaud d’être entre amis, on était là. Heureux.
Publié dans Général | 7 commentaires »
25 février 2006
Malgré la fatigue accumulée cette semaine… Malgré les yeux lourds, malgré la carcasse qui se traîne et peine à sortir de la couette. Le réveil, le matin, n’en peut plus de hurler, bip bip, de s’égosiller, bip bip pour me tirer du lit, tant bien que mal. Malgré le calme, ce soir, et l’envie d’aller me réfugier bien au chaud, tout au fond de mon lit…
Encore une fois, je n’arrive pas à aller me coucher. Il est une heure du matin.
Publié dans Général | 4 commentaires »
24 février 2006
La blogoboule est régulièrement zébrée de mèmes qu’on se refile comme des patates chaudes, de blog en blog. Bien souvent il est demandé à chaque victime heureux récipiendaire de refiler le bébé à n infortunés camarades. (Il s’agit là d’un schéma pyramidal dont la nature frauduleuse, voire dolosive, lorsqu’il est promis à qui transmet la chaîne monts, merveilles, jeunes vierges et retours monétaires substantiels, est maintenant bien établie).
Lire la suite de cet article »
Publié dans Blogosphère | 3 commentaires »
20 février 2006
Ça doit être quand même vraiment embêtant d’être né un vingt-neuf février.
Du coup, si on a la moindre considération pour le bien-être des générations futures, on devrait peut-être s’abstenir de copuler (avec intention reproductive) entre le 28 mai et le 2 juin…
Publié dans Général | 14 commentaires »
15 février 2006
Je l’ai vue. D’un regard elle m’a glacé. Je tremblais. J’ai pris en masse, gelé de l’intérieur.
Lire la suite de cet article »
Publié dans Général | Aucun commentaire »
Old soul
Très beau
RT @Scorpaena: [Blog] Old soul...
Ça valait le coup d'en l'attendre, ce...
Sept ans de réflexion
Un an plus tard Thomas, ce texte...