15 août 2006
Ça y est, c’est vraiment le cœur du mois d’août : la ville somnole, siesteuse, et même la piscine est désertée. Peut-être aussi la fin des fortes chaleurs. Les nageurs sont en vacances, et ceux qui restent à Paris ont le bassin pour eux.
Hier soir, donc, c’était très tranquille. Peu de monde, toute la place qu’on veut devant et derrière, et pas trente-six personnes en train de faire salon aux deux bouts du bassin qui empêchent d’arriver jusqu’au mur pour faire demi-tour. C’est peut-être pour ça que, bien qu’arrivé sur place un peu plus tard que d’habitude (s’interrompre dans une grande séance de bricolage à la maison, c’est plus difficile que de partir du boulot !), j’ai pu aller presque au bout de la distance prévue. La séance étant légèrement écourtée, je n’ai pas retravaillé le crawl cette fois-ci.
Mais quand même, j’étais assez fier de mes progrès. 1,2 km en 32 minutes.
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10 août 2006
Depuis quelque temps, quand on passe par ici, on se prend parfois quelques éclaboussures, et certains s’en étonnent et se demandent où peut mener toute cette eau :
Quelle est la destination finale de ces séances hebdomadaires ?
La destination finale ? Rester au même endroit, bien sûr. Aller et venir, longueur après longueur, mètre après mètre sué sans s’en rendre compte dans l’eau bleue et chlorée, pour arriver en fin de compte là précisément d’où l’on était parti. Arriver un peu plus fatigué du corps pour oublier la fatigue de l’esprit.
Et encore muscler les bras, les jambes, le cœur, devenir grand et fort. Et habituer tout ce petit monde à faire meilleur usage de l’oxygène qu’il a sous la main, histoire de le consommer moins vite et de pouvoir jouer un peu plus longtemps avec les tortues et les murènes la prochaine fois que je me déguiserai en poisson.
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9 août 2006
C’était au début des années 2000. Ce soir-là, µ m’avait invité au théâtre. Nous nous étions installés dans la petite salle du Studio des Champs-Élysées, dans les tout premiers rangs. Sur la scène, un décor intimiste, deux pans entiers de mur couverts de rayonnages saturés de bouquins et de chemises obèses d’écrits entassés là, année après année. Nous étions chez Ruth Steiner, la vieille auteure juive new-yorkaise de Comme un écho. C’était l’adaptation française d’une pièce américaine, Collected Stories, de Donald Margulies.
Au fond de mon fauteuil, j’étais tout entier dans l’univers de l’écrivaine et de sa jeune protégée ; elle-même faisait revivre les souvenirs de celle qui lui tenait lieu de mentor, et dont elle relatait les souvenirs jamais publiés. Et puis elle raconta avec extase et délice « l’odeur *intoxicante » d’ail qui montait du restaurant d’en-dessous de ses fenêtres, et le mot a gratté dur sur mon tympan.
De toute évidence, la traductrice qui avait adapté le texte américain s’était pris les pieds dans un faux-ami bien connu : il y avait un vice dans la version. J’ai fait part de mon émoi à ma voisine. Quelque temps plus tard, ayant mis la main sur un exemplaire de la version originale, j’ai pu m’assurer que j’avais intuité juste : l’auteur avait effectivement écrit intoxicating, qu’on aurait dû traduire par « odeur enivrante ».
C’est à cette époque-là que j’ai définitivement renoncé à lire les auteurs anglophones autrement que dans le texte.
Une histoire vraie pour Coïtus Impromptus II, « Vice et version »
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7 août 2006
Curieuse coïncidence. Ce carnet commence à bruisser du clapotis de mes éclaboussures hebdomadaires, et au même moment Laure Manaudou est à la une de l’actualité…
Bon, ici les progrès sont sensibles, mais il reste de la marge ! Ce soir, 1,4 km en 38 minutes, et un crawl très moyen. L’aller n’était pas si mal, j’ai presque réussi à y aller doucement sur les jambes, mais le retour s’est barré en sucette. Trop près de la ligne d’eau, essouflé, paniquant, j’ai lâché l’affaire une vingtaine de mètres avant d’avoir bouclé l’aller-retour. Objectif tout trouvé : faire mieux la prochaine fois.
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2 août 2006
Up
- 1,4 km en 39 minutes – une fois que j’avais avalé 800 mètres, je me suis dit que deux allers-retours de plus par rapport à la semaine dernière n’allaient pas me tuer, et surtout que si je voulais améliorer mon endurance, c’était indispensable.
- 100 m crawl en à peu près 3 minutes. Sans les jambes, ou presque. La technique laisse encore vraiment à désirer, à retravailler.
- Une Isa dans l’eau, et ça c’était challenge. On la félicite chaudement pour son arrivée triomphale dans le bassin.
Down
- Une Body Dry déchirée. C’est la serviette magique de chez Arena, qui a l’immense avantage d’être très peu encombrante. Je la croyais fort solide, j’ai été fort déçu.
Je vais repasser à la bonne vieille serviette éponge. Ça va doubler le volume du matériel à trimballer, mais au moins celles-là résistent à plus de 6 utilisations…
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31 juillet 2006
Ce sont des instants troubles, déliés du flux de temps. Des instants à l’écart, pour un moment seulement, où l’on s’éloigne un peu, à l’abri des regards. Ces instants anonymes où l’on glisse furtivement hors des chaînes de nos vies.
Dans les interstices du temps, j’ai croisé son regard. Elle l’a détourné. À moitié, tourmentée, partagée entre timidité et désir de s’offrir au désir de mes yeux. La fragrance du péché est un parfum subtil auquel je ne peux résister – j’ai goûté à ses lèvres comme un fruit défendu, et j’ai aimé cela et mes doigts sur sa peau.
Lorsque plus tard elle s’abandonnait en murmurant mon nom au creux d’un gémissement, sous les caresses conjointes de la lumière d’été, d’un souffle de vent frais et de mes mains sur elle, nous étions hors la vie, hors le flot. Une minute éphémère, le temps était en pause, et l’amour adultère pur et immaculé. Il a ceci d’unique que, mû par le seul désir, il n’est jamais sous l’ombre d’un dessein plus grand, jamais pris sous le poids des promesses passées et des projets futurs. Il ne connaît pas de lendemain. Seulement l’instant présent et la fragrance obsédante et douce du péché.
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24 juillet 2006
Rentré à la maison, je fonce avec appétit sur le frigo. Graouuuuuu ! Y reste de la viande rouge, chouette ! L’entraînement ne fait pas tout, si je veux faire un peu de muscle il faut aussi de la matière première. Miam…
C’est la petite récompense du soir après la séance du lundi. Arrivé à l’heure au bord du bassin, j’ai hésité entre les deux lignes d’eau, et puis j’ai opté pour le couloir « brasse rapide ». Cette fois, je n’ai donc eu à dépasser personne (je n’ai pas eu l’impression d’être constamment en train de me faire dépasser), et j’ai profité de l’effet d’entraînement des nageurs plus rapides. Des chiffres, alors ? 1,2 km en même pas 34 minutes. 50 m crawl, peut-être qu’une prochaine fois j’arriverai à ralentir le mouvement suffisamment pour tenir 100 mètres.
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Old soul
Très beau
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Ça valait le coup d'en l'attendre, ce...
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Un an plus tard Thomas, ce texte...