Archive pour la catégorie Général

District 9

vendredi 25 septembre 2009

J’ai fini par voir District 9. On m’en avait dit beaucoup de bien, et j’avais lancé un appel à la cantonade pour ne pas y aller tout seul. Incompréhensions et Mlle Elle ont répondu présentes. Je m’en suis voulu de les avoir traînées dans ce traquenard.
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De l’importance d’être constant

vendredi 4 septembre 2009

J’avais pris le bouquin comme ça, en passant, je l’avais vu une ou deux fois dans les rayons, la quatrième de couverture, l’auteur et quelques pages feuilletées m’avaient suffi à me dire ce sera pas mal, à l’occasion. Je l’avais emporté pour le voyage. Il y avait des heures d’avion et de bus à tuer, ça me ferait bien m’évader. Le passage de la nuit, Haruki Murakami. C’est la ville après le crépuscule, sombre et chaude et noire de sueur et de sang, la lumière d’un néon cru dans une pièce immobile, les putes et les salarymen qui se croisent dans la chambre d’un love hotel le temps de quelques heures. Un bon bouquin.

(J’aime bien Haruki Murakami, ses histoires bizarres et la part d’inexpliqué, de surnaturel qu’il sait y inviter juste comme ça, sans en avoir l’air.)

Je suis rentré. (Lundi dernier.) J’ai défait les sacs, posé le bouquin sur l’étagère. Puis enfin entrepris de ranger. (Ce soir.) De l’insérer à sa place, sur le rayon des romans, juste à côté de la La Course au mouton sauvage et des Amants du Spoutnik.

C’est là que j’ai vu qu’il y était déjà.


* * *

À donner, donc, un exemplaire non lu du Passage de la nuit.

Something old, something new, something borrowed, something blue

mercredi 12 août 2009

I saw a bright new summer sky outside
Though it’s one I think they used before
It’s shiny blue, enjoy it to-day
‘cuz the guy up there wants it back to-night.

Putain de jour sans

samedi 27 juin 2009

Tu as un pique-nique à Noisy-le-Sec mais le RER E est interrompu.

Tu rentres de Noisy, crevé. Arrivé Gare du Nord, tu te fais violence pour rejoindre les potes à Alexandre-Dumas. Mais la ligne 2 est coupée.

De guerre lasse tu rentres à la maison. Le miroir de la salle de bains s’est effondré.

Et Facebook est en carafe, tu peux même pas hurler ta rage.

Le petit bal du dimanche soir

mardi 16 juin 2009

C’est Dorine qui m’avait passé l’invitation. Bal dansant, vingt heures, place Django-Reinhardt, Saint-Ouen. La place n’est pas sur le plan, c’est juste le coin de deux rues, dans le quartier des puces, à deux pas de la porte de Clignancourt. C’est de l’autre côté du périph — mais encore à portée de Vélib’. C’est comme ça que je suis venu.

Les maisons basses de ce coin de banlieue étaient baignées de lumière dorée. Le jour d’été s’étirait, bercé de musique rétro. Ça tournait sur la piste de danse improvisée, on sirotait des bières. Il faisait doux, à la marge de la grande ville, au bord du temps. Bien sûr que demain, un autre jour, on s’en retournerait trimer. Mais on était là, simplement dans l’instant de la nuit qui naissait timidement, à valser endiablés, à tanguer passionnés et, en parfait ballet, à exécuter les pas d’un Madison que Dorine a enfin réussi à m’inculquer. Très jolies filles et fort beaux garçons profitaient de l’instant suspendu. Un doux soir de musique et d’amitié.

De la démocratie dans mon immeuble

lundi 8 juin 2009

On me rappelait récemment que je n’écris plus très souvent ici. De fait, comme dirait Solveig, vivre me prend tout mon temps. Par exemple, mardi, je pouvais pas, j’avais piscine. Et jeudi, j’avais AG de copropriété.

Les AG de la copropriété sont toujours un succès. Monsieur A. part à la chasse aux procurations quelques jours avant la convocation, histoire de récupérer le pouvoir du petit vieux gentil du quatrième étage, ou du gérant pakistanais de la boutique de téléphone du rez-de-chaussée. Monsieur A. aime bien défendre les pauvres gens qu’un syndicat de copropriétaires malicieux s’amuse à embêter vilennement à grands coups de vote.

Monsieur A. s’attache à rappeler combien nous sommes méchants de voter des travaux. C’est tellement injuste d’entretenir les murs de la maison. C’est tellement odieux d’envisager des travaux pour éviter qu’un balcon s’effondre sur un passant, ou que la pluie s’infiltre dans les appartements. C’est une punition, et c’est injuste de pénaliser tout le monde. D’ailleurs, il n’est pas d’accord, et il le dit bien haut. Et puis quand vient le vote, il rappelle qu’il faut bien aussi noter que ceux dont il a les pouvoirs, ils sont contre !

— Oui, Monsieur A., je viens de lire les noms, on a bien noté que vous étiez contre, et que M. K… et M. K… sont contre aussi.
— Mais je suis venu avec trois pouvoirs !
— Ah ? Voyons ça… qui est la troisième personne ?
— Je ne sais pas, je vous les ai donnés, les pouvoirs !

Monsieur A. sait bien que la dame dont il ne sait pas le nom mais dont il a bien voulu se charger du pouvoir, elle est contre. Et d’ailleurs il ne se prive pas de faire remarquer que ceux qui ne sont pas venus et qui n’ont pas donné procuration,

— … Ils sont contre aussi, et on ne peut pas les pénaliser s’ils ne sont pas là… Par exemple, Madame Lemoine, elle est contre !
— Mais elle est morte, Madame Lemoine…

Ça a duré quatre heures et demie, au total. Je suis rentré dormir.

Sans un regard

lundi 13 avril 2009

Dans le métro, ligne 14, après la Cinémathèque avec Gilda.

Ils sont assis, tous les deux côte à côte, elle plutôt élégante, bien droite sur son siège, les mains croisées sur son sac serré contre elle. Il est assis à côté d’elle, baggy et casquette, avachi. Il s’étire un peu, innocemment, et pose la main sur son épaule à elle. Comme ça, doucement. Elle ne bouge pas, regarde par terre. Sa main à lui reste posée sur son épaule à elle, tranquille. Ses doigts pianotent un peu, comme ça. Il regarde ailleurs. Ses yeux à elle sont perdus par terre, et son visage est infiniment triste. Pas du malheur tragique d’un amour déchirant, non. Seulement insondable de mélancolie ordinaire, malgré — ou peut-être bien à cause — de sa main à lui posée sur son épaule à elle.