Old soul
mardi 25 octobre 2016C’était par une nuit d’hiver, il y a huit mois. Tu nous avais mis à l’épreuve, vieux renard, quelques jours avant déjà. Juste pour voir qu’on était prêts, qu’on était là, impatients, fébriles, parés. Un petit tour de plus et puis finalement tu t’étais décidé. Et pendant que Maman encore groggy émergeait, tu es venu, tout petit bonhomme doux, tout contre ma peau. Je t’ai chanté Ma chance dans cette salle absurde et déserte du grand hôpital, moi inconfortablement calé dans un fauteuil trop bas, toi blotti bien au chaud contre mon cœur.
Bien vite on s’est noyés dans ton regard, immensités gris-noir comme les eaux sombres d’un vieux lac. Sereins, hiératiques, tes yeux semblaient avoir déjà engrangé toute la sagesse des lignées oubliées. Quand ils se posaient, intenses, sur le monde autour de toi, on les y sentait chercher, dans le moindre détail, chaque atome de mémoire de l’histoire du monde.
C’est une nuit d’automne maintenant. Les lumières de la skyline veillent sur ton berceau. Une nuit encore, sans doute, où quelque vieux démon viendra te réveiller, et tu retrouveras comme la nuit d’avant et celle encore avant refuge dans mes bras ou le sein de ta mère. Mais au petit matin nous serons éblouis. Un rayon de soleil sur ton sourire immense, quatre dents prêtes à croquer la vie.
Ce jour est le premier où tu marches debout. Puisses-tu continuer à le faire en homme libre toujours. Et que les premiers mots que tu prononceras nous racontent les rêves dont tu seras passeur.
Old soul
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