Un barrage contre le belliqueux
jeudi 5 août 2010Tranquille, la France avance.
Comme un seul homme, elle marche au pas. Servile derrière ses chefs, elle boit avidement le sang de la colère et de la haine servi complaisamment. Elle siffle d’un trait le calice de la religion nouvelle, dont le Dieu n’est Amour que si l’Autre est bien de chez nous. Elle s’enivre d’oubli en reprenant l’antienne — c’était il y a une vie, ceux qui ont combattu sont morts pour la plupart.
Elle n’a plus peur des mots. Haïr n’est plus tabou, et reléguer non plus, tant pis pour nos valeurs et pour l’État de droit. Pour la sécurité des sacro-saints jardins derrière ses maisonnettes, elle peut bien immoler ses lois et ses principes. Ceux-là même qui s’en trouvent fidéicommissaires les méprisent et les foulent.
La foule, indifférente, vaque. On lui pose la question, elle approuve et retourne à ses occupations estivales.
Des rares voix qui s’élèvent, nulle ne semble porter. Je me sens étranger, marginal ici. Nous qui nous indignons ne sommes plus qu’une poignée, que quantité négligeable. Au fronton de la Maison commune, « Liberté, Égalité, Fraternité » sonnent creux, lessivées par le déluge des annonces abjectes et le terrible cortège de leurs justifications absurdes.
La France, tranquille, s’enfonce. La nuit tombe sur les débris disloqués d’une République à la dérive.
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