La chevauchée aquatique
lundi 1 septembre 2008Six heures quarante-cinq, un vendredi de fin d’août
Bip. Bip. Biiiiiiip. Biiiiiip. Le réveil hurle. Péniblement, un œil s’ouvre, puis l’autre, puis les deux. Je m’agrippe désespérément aux lambeaux de sommeil, mais il faut se rendre à l’évidence, c’est déjà l’heure. Il fait encore nuit, et j’émerge d’un rêve. Le réveil s’arrête. Le bruit continue. Ploc, ploc. Plocplocploc. Premier contact avec la réalité de ce matin-là, la pluie qui cogne obstinément au carreau. Ma motivation est rincée d’avance, pourtant il faut y aller. Se doucher en vitesse, préparer au radar le sac pour trois jours de randonnée cycliste, plus trois jours de séminaire. Et sauter dans le métro pour être à l’heure au rendez-vous. Tiens, c’est en bas de chez µ.
Je retrouve les autres devant le bar, à deux pas de Montparnasse. Il pleut toujours. Certains arborent leurs K-Way neufs, d’autres se font un vêtement de pluie de fortune avec un sac poubelle. Je compte sur le vieux coupe-vent pour me préserver, un peu, de toute cette flotte. On traîne, on renâcle. Forcément. Il fait froid, on est tout cotonneux de la fin de la nuit, on a pas très envie. Mais il faut y aller. Se jeter à l’eau, comme on dit. D’ailleurs c’est ce que je me dis. Pense à la piscine, c’est rien que de l’eau.
Rapidement, bien sûr, je ruisselle de partout. Ce vélo ne freine pas. Je suis glacé jusqu’aux chaussettes, et mes pompes font un bruit d’éponge. Sauf quand elles glissent sur l’acier des pédales avec un vilain crissement. Ça durera comme ça toute la journée, à travers la coulée verte, le plateau de Saclay et la vallée de Chevreuse.
C’est chouette, hein, le vélo. Mais c’est mieux encore sous le soleil.
Toute l’équipe ainsi que moi-même remercie chaleureusement les sèche-cheveux de l’Holiday Inn Montigny-le-Bretonneux, sans qui nous n’aurions pas eu les pieds au sec samedi matin.
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