Archive pour avril 2008

Rappelle-toi

mardi 29 avril 2008

Rappelle-toi que tu n’es pas ici pour plaire. Pas ici pour séduire. Qu’ici n’est pas le lieu seulement du beau, du joli. C’est le lieu du dedans avec des larmes, du sang, du sperme, aussi. Rappelle-toi qu’à force de vouloir montrer une surface lisse et blanche, immaculée, tu n’arriveras jamais qu’à construire un mur sans aspérités. Rappelle-toi que tu n’es pas tout blanc ou tout noir. Tu es gris, tu es vert, vert glauque, vert prairie, c’est selon, bleu, rose. Rappelle-toi que tu n’écris pas pour donner en spectacle de l’aimable polissé.

Rappelle-toi d’être toi-même. Ah, bien sûr, tu as choisi d’écrire sous ce nom-là, celui des pères et des pères de nos pères, et celleux-là dont tu croiseras le regard demain savent bien que tu es celui qui s’expose ici. Ce serait si pratique, hein, de n’avoir l’air de rien. Mais n’oublie pas l’injonction qui est à l’œuvre, l’envie, le désir d’écrire qui rampe et s’empare de ta main. Ne cherche pas à la tordre pour en faire autre chose. Tu n’es que l’instrument. Laisse couler ce qui doit.

Rappelle-toi qu’il est vain d’être lisse et stérile. Et alors de nouveau tu arriveras à écrire.

Quiche power

mercredi 23 avril 2008

Nous avons survécu. Quatre quiches en week-end à Amsterdam. J’ai commencé très fort en perdant ma sacoche (incluant portefeuille, papiers d’identité, carte bleue…) dans le Thalys. Ç’a été un grand moment d’émotion et de solitude mêlées quand je me suis aperçu, dans le tram, que je ne l’avais plus avec moi. On a repris la direction de la gare, histoire de passer le plus tôt possible au bureau des objets trouvés. Ça tombait bien, d’ailleurs, vu qu’on s’était trompé d’hôtel (il y a pas moins de cinq Hotel Rembrandt à Amsterdam) et que le bon se trouvait à l’opposé de là où on était, par rapport à la gare.

Nos sacs enfin déposés dans la chambre, on s’est mis en quête de la maison d’Anne Frank, et devant la file d’attente on a finalement opté pour une pizza (calzone quatre fromages, spécialité locale de la Rembrandtsplein qu’on n’a retrouvée nulle part ailleurs) et un coffeeshop. En rentrant on chantait à tue-tête du Balavoine au bord du canal. On n’avait même pas froid, pourtant l’une d’entre nous avait oublié son pull au coffeeshop.

Levés tard dimanche, on s’est remis en route vers la maison d’Anne Frank après un petit café, en espérant que l’heure de midi serait moins fréquentée. Hélas, la file était encore plus longue que la veille, et nos pas se sont portés vers les clairs-obscurs du Rijksmuseum, après un détour par un hamburger en terrasse. Notre premier déjeûner dehors de la saison ! Ensuite, on est rentrés à l’hôtel, après une petite pause au coffeshop (avec récupération de pull). On a fait un tarot en se disant qu’on irait à la maison d’Anne Frank plus tard dans la soirée, puisque c’était ouvert jusqu’à vingt-deux heures. Finalement, on est allés voir les dames dans les vitrines du quartier rouge. M. a pris peur parce qu’elle pensait qu’on était suivis par des types patibulaires. On a filé manger un morceau. Après, il était tard, on est rentrés, et on a ouvert grand la fenêtre de la chambre pour ne pas déclencher le détecteur de fumée.

En fin de compte, on n’a pas vu la maison d’Anne Frank, j’ai récupéré presque tout le contenu de ma sacoche, et on s’est vraiment bien amusés.