Ma journée chez les fous
mercredi 26 décembre 2007C’était un hôpital psychiatrique de banlieue et elles s’ennuyaient ferme, de garde. L’omelette lyophilisée de l’établissement était la seule perspective culinaire que leur promettait le soir. La télévision jouait, ordinaire, à jeter des paillettes au vulgaire pour laver les esprits avant l’heure de la pub. Mon réfrigérateur, lui, débordait de restes succulents des agapes de la veille, et le temps d’un après-midi de Noël s’alanguissait devant moi.
On est donc convenus que je les rejoindrais muni des denrées dites et d’un jeu de tarot.
Le café réchauffé de la salle de garde nous a accompagné de partie en partie tandis que je perdais avec application. Je ne sais toujours pas très bien compter les atouts. Parfois par accident j’en gagnais une quand même. Parfois encore le bip du téléphone sonnait et il fallait alors que le Docteur s’en aille sauver les âmes des autres. Alors on papotait.
Puis l’heure est arrivée du gueuleton improvisé. La volaille grasse et tendre, les pommes de terre dorées, les fromages odorants (brie de Melun en tête) et le pain aux noix sont sortis du panier. On a dîné gaiement en jouant à dire du mal de nos contemporains et à se raconter, aussi, un peu les gens qu’on aime.
Vers la minuit enfin, je suis ressorti seul sous la pluie fine d’hiver. Je me suis calé là, dans la voiture à quai du métropolitain, et j’ai fini Lire aux cabinets.
Les fous étaient tranquilles cet après-midi là.
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