Archive pour juillet 2006

Piscine, semaine 3

lundi 10 juillet 2006

Ce soir, malgré la fatigue, j’ai foncé. Arrivé à la piscine un peu plus tôt que les semaines précédentes, je suis parti bille en tête (un peu trop vite peut-être, je me suis rapidement dit qu’il faudrait modérer l’allure si je voulais tenir la distance minimale que je m’étais fixée).

Le verdict du chrono est indiscutable : à l’arrivée, j’ai réussi à conserver l’avance prise sur les premiers allers-retours. Du coup, j’en ai profité pour faire deux cents mètres de plus (et ce sera, bien sûr, le nouveau contrat minimal pour les séances suivantes).

Semaine 3 : 1,2 km brasse en 33 minutes. 50 m crawl, essoufflé comme c’est pas permis, mais je suis allé au bout quand même. Je crois que je vais bien dormir cette nuit.

Qu’est-ce que vous footez ?

dimanche 9 juillet 2006

Ce soir j’avais besoin d’air et de lumière, de sortir pour ne plus être enfermé, oppressé dans ces quatre murs. Aussi, je n’ai pas hésité bien longtemps avant d’accepter la proposition d’Aurele d’aller faire un tour à rollers pendant le match. À la fois profiter de l’air du temps, et pouvoir fuir aussi les hordes de supporters déchaînés d’un coup de roues ou deux.

Pour le premier but, on était à Bastille. La foule débordait du bar. Un énorme pétard a volé, pour s’écraser à une dizaine de mètres du lanceur. Par chance extraordinaire, personne ne passait là à cet instant précis. Et puis ç’a été la clameur de la meute. But ? Non, pas encore… Coup de pied de réparation… Et Zidane a tiré… Et Zidane a marqué, et ce fut le chaos.

Juste devant moi, avec un air de satisfaction joviale, un jeune homme grimé en bleu, blanc, rouge balance gaiement de toutes ses forces une bouteille de bière sur le bitume. Elle explose en mille morceaux de verre vert, tandis qu’accroché dans le pavé je peine pour m’éloigner aussi vite que possible de la foule délirante. Nous filons vers le Nord, et ce n’est qu’arrivés aux limites de Paris, au pied des grands bâtiments de brique morts des Moulins de Pantin, que nous aurons échappé aux hurlements et aux exactions des sauvages aficionados.

Redescendus vers la gare de l’Est, nous croisons un groupe de jeunes qui haranguent les riverains.

Venez donc par ici… Regardez nos bouteilles, vous avez vu ? Tout-à-l’heure elles seront vides, ça fera de beaux cocktails Molotov…

Il est maintenant vingt-deux heures sept. Dans la rue, les cris continuent au rythme de l’action, couverts seulement par la plainte d’une sirène de pompiers. Les prolongations sont loin d’être terminées. La soirée n’est pas finie. Au moins, je suis rentré…

Vingt-trois heures treize Je lis ici et là que Zidane est sorti avant la fin… Carton rouge, pour violence volontaire sur un adversaire. La boucle est bouclée. La rue était bien à l’unisson du match.

Carnet à virgule

jeudi 6 juillet 2006

Hier soir, donc, après une interminable journée de boulot, j’ai rejoint les copains au ParisCarnet du mois, pour profiter d’un moment de détente et de bonne bière en agréable compagnie.

Malgré les efforts soutenus des supporters footeux pour troubler la quiétude du soir estival par force hurlements et coups de corne de brume, j’ai pu assez longuement profiter de la conversation de la délicieuse Kerdekel, défoncée au Coca tiède et à la pizza Roquefort. Triturant sans cesse un instrument en bois tourné de forme vaguement phallique qu’elle avait sans nul doute rapporté des RMLL, elle m’a notamment déclaré, sur le ton de l’experte, que la courgette, une fois qu’elle est épluchée, ça glisse vachement bien.

Tandis que Maurice défendait les formes ouvertes, elle essayait vainement de lui défaire ses lacets avec ses pieds.

— Hé hé, c’est dommage, t’as les jambes trop courtes…
— Comme ta b…, espèce de p’tit con !

Toujours en pleine activité lacive, elle déclarait plus tard C’est pas sexuel, j’essaie juste de démêler un nœud.

S’avisant que j’étais en train de griffonner sur le set de table en papier du restaurant, elle me menaça des derniers outrages au cas où je viendrais à sortir ses propos de leur contexte. Si je passe sous un camion la semaine prochaine, vous saurez qui était au volant.

Piscine, semaine 2

mercredi 5 juillet 2006

Piscine fermée lundi. Tant pis pour l’entraînement, tant mieux pour le pique-nique. Incident technique sur le système de chloration – à croire qu’il est écrit que nager me sera chose ardue.

Nagé donc mardi en remplacement; Tant pis pour le badminton, tant mieux pour la météo puisqu’il menaçait de pleuvoir.

Semaine 2, donc : 1 km en trente et une minutes, temps somme toute raisonnable vu la densité de population, dûe sans doute à la conjonction de la chaleur de l’après-midi et de la fermeture de la veille. 50 m de crawl qui m’ont laissé épuisé alors que les maîtres-nageurs sifflaient l’évacuation du bassin. J’ai enfin étrenné le nouveau bonnet de bain, tout silicone. L’expérience confirme, s’il en était besoin, q’uil est bien plus confortable que le latex.

Les amants de Paris

mercredi 5 juillet 2006

On pique-niquait sur les bords de la Seine. Un brass-band s’exerçait, des dryades urbaines virevoltaient sous nos yeux, nos vidions entre amis quelques bouteilles de vin frais en sirotant la douceur du temps et l’aube de l’été au crépuscule du jour.

Puis on s’est séparés, qui vers le métro, qui sur son vélo, et nous qui partions à pieds pour encore boire un peu, dans ce tout petit pub où la Guinness est là, fidèle, depuis plus loin que je ne sais me souvenir. En grande conversation, sur tout, rien, nous, les autres, tant il y a à dire sur nos frères les humains.

À la fin de nos verres, il a fallu rentrer. La rue Clovis somnolait, bordée douillettement de maisons endormies. D’un bon pas nous parlions d’amour et de rencontres. Joviaux, on médisait de ces gens gentils, trop parfois, jusqu’à l’écœurement même, tellement qu’on les compare à ces bêtes en peluches du fond de notre enfance.

Un peu plus loin, un bruit.

Nous marchons, tranquilles, et nous en rapprochons.

Derrière les volets clos, par la croisée qu’on devinait ouverte pour offrir aux corps nus des amants endormis la dernière caresse d’une brise nocturne, on entend nettement, maintenant. Le choc rythmique des corps, et les cris redoublés de plaisir sans mesure d’une baise sauvage.

Au plus noir de la nuit, tout près du Panthéon, c’est là qu’on a trouvé le village des fuckounours.