Escapade toscane
jeudi 8 septembre 2005J’ai d’abord découvert Florence dans la tiédeur de la nuit. C’était le début de septembre ; j’arrivais de Milan par le train.
J’ai perdu mes pas dans ses ruelles, à la lueur des quelques réverbères. J’ai croisé sa jeunesse en innombrables grappes animées, assis sur tout ce que la ville compte de marches, de bancs de pierre et de margelles de fontaines tant de fois centenaires. Sous le regard débonnaire des vieilles statue, elle s’assemble le soir pour une bière entre amis ou un concert de jazz en plein air, Piazza Santo Spirito.
Aujourd’hui de nouveau j’ai battu le pavé, le nez en l’air. La pierre rugueuse de la cité, ocre, jaune, si chaude, m’entraîne dans les méandres organiques de l’Oltrarno. Une porte cochère dans une rue anonyme, une façade sans attrait… Oui, mais voilà, je suis curieux, la ville s’entr’ouvre, belle impudique, elle se laisse voir un peu.
C’est la cour d’une grande maison. Une fresque, des statues, m’attendent derrière la grille. On dirait qu’elles ont été mises là comme par malice, pour récompenser d’une friandise indécente le piéton qui aura détourné ses pas, l’espace d’un instant.
C’est comme cela, ici, qu’on vole des petits bouts d’éternité.
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