Archive pour le 20 juin 2005

Futur antérieur

lundi 20 juin 2005

Je m’efforce de vivre sans regrets.

Aurele, lui, accepterait un retour en arrière pour changer, en un point critique, le cours de sa vie.

Pour ma part je partage l’avis de Melie. J’ai un seul regret (la première peine de cœur que j’ai causée à quelqu’un), mais j’ai vécu tant de choses merveilleuses que je ne voudrais pas échanger cette vie-là contre une autre qui n’aurait peut-être pas été meilleure.

Par ailleurs, bien des carrefours de ma vie, bien des événements qui l’ont déterminée et en ont infléchi le cours, sont des jeux de hasards, des amours improbables nées aux petites heures de quelques matins tièdes, ou des croche-pieds vicelards de la camarde qui décide d’emporter n’importe qui, n’importe quand. À ces carrefours-là, on ne choisit pas la direction qu’on prend. On s’efforce de marcher quelque part et c’est déjà pas mal.

Sous le soleil, exactement

lundi 20 juin 2005

Ç’aurait pu mal commencer. Extirpé à grand’peine de sous la couette, j’avais préparé ma salade standard (riz/thon/tomates/maïs) un peu améliorée (petits dés de comté, échalote et persil) dans un demi-sommeil, en tentant d’émerger à grandes rasades de jus d’oranges.

Arrivé fort en retard au Parc floral, je restai interdit devant la longueur impressionnante de la file d’attente. Il était treize heure passées, et près de deux cents personnes, au jugé, faisaient la queue aux caisses. Sortant ma gourde, je constatai qu’un cahot malencontreux au cours du transport avait causé l’ouverture inopinée et intempestive de la boîte en plastique contenant la salade susmentionnée et, partant, une fuite de vinaigrette assez importante dans ce compartiment du sac à dos.

J’attendis donc tranquillement, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, jusqu’à ce qu’arrive mon tour de débourser trois dollars et quelques sous, ou peut-être un peu moins, je ne suis pas très au courant du cours actuel des devises. Muni du plan ad hoc, je m’avançai dans l’allée arborée du parc.

J’ai bien entendu tourné un temps infini avant que, par les bons offices de Kozlika et Meusa – que leur nom soit encensé et que la divinité adéquate leur chatouille la plante des pieds avec des pétales de roses – je localise la joyeuse troupe déjà bien attablée sur un coin de pelouse agréablement ombragé.

Je m’asseyais donc pour déguster la salade méritée quand, au bout de deux bouchées… Boum ! un, puis deux, puis trois pataloustics décidèrent que mon estomac ferait un excellent trampoline, mon cou un endroit convenable pour se suspendre, et mon dos une chouette monture pour se balader parmis les pique-niqueurs.

Je ne sais pas ce que Veuve Tarquine leur donne au petit-déjeûner, mais je suis preneur de la recette. À mon avis, avec ça, je pourrai dire adieu au Guronsan et au demi-litre de café.

Quoi qu’il en soit, les infatigables tarquinets n’ont pas empêché la tenue d’un important sommet entre moi-même, Maître Eolas et les représentantes plénipotentiaires de Fûûcity exceptionnellement présentes sur place. Les différentes sessions ont donné lieu à d’intéressants échanges de vues ainsi qu’à l’établissement d’un micro-climat de type résolument pluvieux sur quelques mètres carrés de la pelouse par ailleurs inondée de soleil.

Ces activités m’avaient momentanément distrait de la dégustation entamée à mon arrivée. J’ai donc pu profiter de la fin de la salade pour le goûter. Fatigué de soleil, content comme tout de ce chouette après-midi, c’est vers six heures que je m’en suis retourné, avec les derniers vaillants, vers le métropolitain, pour retrouver un jardin de Belleville où s’écouleraient doucement les dernières heures du jour en compagnie de gens aimés.

Chouette dimanche.


Coïtus Impromptus, semaine 17