Archive pour janvier 2005

Let me see your beauty when the witnesses are gone

mardi 4 janvier 2005

Let me see your beauty when the witnesses are gone
Let me feel you moving like they do in Babylon
Show me slowly what I only know the limits of
Dance me to the end of love

J’ai toujours dans l’oreille et dans le cœur la voix grave et chaude de Leonard Cohen, unique, cette sensation lumineuse et sombre. Une chanson comme une sculpture sensuelle. Mais là, c’est la voix d’une femme qui la revisite, et qui l’éclaire sur un arrangement jazzy-cozy. Une heureuse surprise offerte par Madeleine Peyroux sur le blog de Krome. Merci Krome.

Roulette russe avec un jukebox

lundi 3 janvier 2005

SMR propose un jeu rigolo : tirer dix morceaux au hasard, pour de vrai, sans tricher, dans ma collec de MP3. Pour tenter de me disculper, j’ai un gros corpus qui provient d’espace disque prêté à un ami dans le besoin…

1 Emilia – What about me
2 Hubert-Félix Thiéfaine – La fille du coupeur de joint
3 Fatboy Slim – Rockafella Skank
4 Brassens – Verlaine
5 Lyricist Lounge – Bars notorious B.I.G.
6 Graeme Allwright – Comment faire pour te chanter
7 Edith Piaf – La croix
8 Nancy Sinatra – These boots are made for walking
9 Renaud – Deuxième génération
10 Brel – Mathilde

Aurèle a joué aussi.

Sic transit gloria mundi

dimanche 2 janvier 2005

Vingt heures. Un soir de premier janvier, l’année s’ouvrait, ma journée aussi, bien qu’il fît déjà nuit. L’air était suffisamment frais pour m’inciter à entrer dans le piano-bar, désert en ce lendemain d’agapes. Même les plus mondains des parisiens s’étaient autorisés, une fois n’est pas coutume, à surseoir pour un moment aux activités festives. Je trouvai donc le patron et une amie à lui sans autre visiteur, ce qui nous permit d’échanger quelques mots en même temps qu’il me préparait un jus d’orange on the rocks.

Quand ils sont arrivés tous les deux – ensemble – j’étais toujours seul, à quelques mètres. Il s’assit dos à moi, j’étais face à elle, j’apercevais parfois son visage par-dessus l’épaule de son ami. Elle n’était pas heureuse. Il ne l’écoutait pas, ne lui répondait pas, ne lui parlait pas le soir à la maison. Il prenait sa guitare et jouait sans un mot, tandis qu’elle se sentait s’éloigner, le sentait étranger. Il valait mieux qu’il parte. Then they switched to English. She explained it wouldn’t work for her if they had to live as strangers in the same house. Il lui répondait, et sa voix se faisait plus grave. Je n’entendais que le poids des larmes retenues. Gorgée après gorgée, mon jus d’oranges avait un goût de mélancolie pressée.

Celle que j’attendais arriva, avec dans les yeux ce sourire pétillant qui n’appartient qu’à elle. Nous avons changé de table, pour profiter de la lumière douce qui baignait le fond de la salle, près du piano noir et brillant. J’ai oublié sur l’heure mes âmes déchirées. Ils étaient toujours là quand nous sommes partis.

Toute fin, semble-t-il, appelle un commencement.