Une tisane et au lit
lundi 17 janvier 2005C’est ce que j’aurais pu me dire il y a bien trois heures, quand je buvais ma verveine menthe en regardant une ânerie télévisée, puisque Morphée ne m’avait pas pris dans ses bras un peu plus tôt, alors que je commençais à m’assoupir devant le poste. Ce doit être la faute à la relativité générale, par extension du principe d’Archimède qui veut que lorsqu’on plonge un corps dans une baignoire, le téléphone sonne. L’imbécile appareil m’a inopinément sorti de la torpeur vespérale qui m’avait envahi peu après le dîner. Je me suis retrouvé face aux images de choc d’un documentaire volontairement alarmiste, qui avait le mauvais goût de faire résonner quelques-unes de mes angoisses favorites. C’est idiot ? Peut-être… Je vais partir deux semaines, deux longues semaines, en vacances au loin. Avec un gros pincement au cœur et une terreur sourde : et si un cambrioleur jetait son dévolu sur ma maison à moi ?
Et puis de fil en aiguille, la broderie des peurs ordinaires se dessine sur la toile de mon cinéma intérieur. Je tourne en ronds sans savoir comment m’occuper les mains pour ne plus penser à ce que pense ma tête. Alors, quand celles et ceux aimés sont ailleurs et si loin, quand même la peur du vide, de l’avenir et la mort rigolarde sont de sortie, il reste juste la douleur tripale de savoir qu’il n’y a plus rien à attendre de ce jour de longtemps achevé, et que sans surprise il faudra finir par se résigner au rituel du coucher.
The show must go on, bien sûr. Ça ira mieux demain, puisqu’on sera un nouveau jour.
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