Plaisir solitaire
vendredi 14 janvier 2005Il ne faut jamais se priver d’un plaisir solitaire. (Il faut vraiment une bonne raison pour se priver d’un plaisir dans le cas général, d’ailleurs). Aujourd’hui j’ai décidé de prendre l’air à midi. Au lieu de prendre un plat standard acheté au traiteur du coin et dégusté en vitesse dans une salle de réunion agréable mais tout ce qu’il y a de professionnel, je suis donc sorti. Profitant de l’heure un peu tardive, j’ai avisé une brasserie presque déserte, posé mon blouson sur la banquette et mon bouquin à côté de moi. Un saumon à l’oseille, un verre de mâcon, et le regard qui se promène sur les passant-e-s d’une rue de Paris, j’ai goûté le calme de l’instant. Est arrivé le fromage, et le moment délicieux d’étendre mes jambes et de siroter quelques pages d’Henry Miller pour accompagner le camembert. Enfin, le moment sacré, un café et l’addition. Le rituel était accompli, et la tradition honorée.
Ma grand-mère, elle aussi, adorait cet instant du petit café avant le boulot. Ça doit être héréditaire.
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