Sic transit gloria mundi
dimanche 2 janvier 2005Vingt heures. Un soir de premier janvier, l’année s’ouvrait, ma journée aussi, bien qu’il fît déjà nuit. L’air était suffisamment frais pour m’inciter à entrer dans le piano-bar, désert en ce lendemain d’agapes. Même les plus mondains des parisiens s’étaient autorisés, une fois n’est pas coutume, à surseoir pour un moment aux activités festives. Je trouvai donc le patron et une amie à lui sans autre visiteur, ce qui nous permit d’échanger quelques mots en même temps qu’il me préparait un jus d’orange on the rocks.
Quand ils sont arrivés tous les deux – ensemble – j’étais toujours seul, à quelques mètres. Il s’assit dos à moi, j’étais face à elle, j’apercevais parfois son visage par-dessus l’épaule de son ami. Elle n’était pas heureuse. Il ne l’écoutait pas, ne lui répondait pas, ne lui parlait pas le soir à la maison. Il prenait sa guitare et jouait sans un mot, tandis qu’elle se sentait s’éloigner, le sentait étranger. Il valait mieux qu’il parte. Then they switched to English. She explained it wouldn’t work for her if they had to live as strangers in the same house. Il lui répondait, et sa voix se faisait plus grave. Je n’entendais que le poids des larmes retenues. Gorgée après gorgée, mon jus d’oranges avait un goût de mélancolie pressée.
Celle que j’attendais arriva, avec dans les yeux ce sourire pétillant qui n’appartient qu’à elle. Nous avons changé de table, pour profiter de la lumière douce qui baignait le fond de la salle, près du piano noir et brillant. J’ai oublié sur l’heure mes âmes déchirées. Ils étaient toujours là quand nous sommes partis.
Toute fin, semble-t-il, appelle un commencement.
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