1994, année 17 — Tchao, banlieue
Je me suis levé tôt ces matins de juin. J’ai planché avec tant d’autres. Attendu, avec un peu d’anxiété que certains ont sans nul doute jugé déplacée. Enfin je suis allé chercher ma collante. De l’impression, au moment où le jury m’a tendu la feuille, que mon dossier n’était pas passé complètement inaperçu, j’ai tiré une certaine fierté.
Ça y est, me voilà étudiant d’une prépa parisienne. J’achète ma première carte orange. Je ne reverrai plus mes anciens camarades, ceux que j’ai cotoyés jusqu’ici. Enfin je fuis le béton gris de la banlieue nord et mon passé ; ici je renais, vierge.
Mes plus anciennes amitiés d’aujourd’hui datent de ce jour de septembre où j’entre dans les vieux murs de l’ancien couvent des capucins. Il n’y a plus de moines en capuchon ici, comme cet ecclésiastique condamnant Gilles de Rais que j’incarnais sur scène en février (dernier spectacle pour l’heure – la prépa ne me laissera guère de temps pour cela, je prends deux ans de pause). À leur place, khâgneuses et taupins envahissent la cour du cloître.
Dix-sept de trente petits cailloux.
21 août 2007 à 18:02
L’erreur de trop survoler le titre: je me suis dit: « mais attend, il est encore étudiant, Thomas???!! ». Après, j’ai compris que c’était les ricochets! 🙂
21 août 2007 à 18:11
Décidément, tout le monde me prend pour un gamin. Avant-hier aussi, au bar de l’hôtel, dans un coin du Connecticut, la barmaid a demandé à voir mon passeport pour vérifier si j’avais bien plus de vingt-et-un ans.
21 août 2007 à 20:19
ah; on va se rencontrer bientôt 😉
22 août 2007 à 16:15
Tu as l’air de séjourner pas trop loin de chez moi alors si tu es dans un « coin du Connecticut », bien que des coins, il y en ait beaucoup…
Amitiés
23 août 2007 à 15:02
Otir, j’étais au bord du Long Island Sound, à Westbrook. (Et maintenant en direct de Manhattan).
23 août 2007 à 15:03
µ, stay tuned, film at 11.
26 août 2007 à 17:54
Alors tu peux chanter comme Madeleine Peyroux (après Joséphine) ?
Ma-nhattan est bell-eu
Mais à quoi bon le ni-er
Ce qui m’ensorcelle
C’est Paris, Paris tout entier !