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Les montagnes russes

Ça semblait avoir bien commencé. De son regard elle m’a fait exister. De ses lèvres elle m’a emporté. Elles avaient un goût de menthe fraîche. Je m’étais confié, c’est une merveille, elle, et j’en tombe amoureux. C’était bien et terrible de réapprendre l’attente anxieuse d’un signe. Se rappeler la douleur exquise de l’être qui vous manque. Elle m’a emmené plus haut et plus bas que là où d’autres depuis si longtemps…

Mais elle n’a pas laissé à l’embrasement soudain le temps de la brûler. Pas même le temps de l’effrayer. J’ai l’impression qu’on a rien à se dire m’a-t-elle dit avant de m’avoir donné le temps de parler. Ça m’a fait mal comme rarement auparavant. Je ne suis pas prête à faire des efforts, à être disponible…

– Tant pis pour moi, alors…
– Tant pis pour nous.

Cet article a été publié le dimanche 10 février 2008 à 23:09 et est classé dans Général. Vous pouvez suivre les réponses reçues par cet article grâce au fil RSS 2.0. Vous pouvez laisser un commentaire, ou faire un trackback depuis votre site.

10 réponses à “Les montagnes russes”

  1. Serillo a dit :
    14 février 2008 à 13:24

    Très beau.
    C’est amusant mais j’ai eu le même genre de conversation il y a peu, du mots pour mots en y réfléchissant…

    Paradoxalement on en sort soulagé. Non ?

  2. Thomas a dit :
    14 février 2008 à 13:38

    On en sort déchargé de l’angoisse de l’attente. Parce qu’on se rend à l’évidence qu’il n’y a plus rien à attendre.

    Mais on en sort amer et abattu aussi, et on en souffre un temps, comme de la suture fraîche juste après l’exérèse, avant la cicatrice.

  3. S. a dit :
    15 février 2008 à 16:21

    Presque l’essentiel du discours amoureux, oui, à bien y songer…

  4. Thomas a dit :
    15 février 2008 à 17:01

    S., l’essentiel, peut-être pas. Des fragments, tout au plus ?

  5. La Brune a dit :
    15 février 2008 à 20:49

    Tant pis pour elle … Non ?

  6. S. a dit :
    16 février 2008 à 09:17

    Oui. Disons Fragments. Eclats d’essentiel.

  7. Gamacé a dit :
    17 février 2008 à 15:46

    « bien et terrible de réapprendre l’attente anxieuse d’un signe. Se rappeler la douleur exquise de l’être qui vous manque »

    ouh que c’est vraiment ça

  8. Becky wincky a dit :
    21 février 2008 à 17:05

    Bizarre qu’elle t’ait dit « tant pis pour nous »… ça ne colle pas avec le reste de ses phrases, avec le reste de la conversation. Comme si son refus était plus fort qu’elle… je ne sais aps trop, je n’arrive pas bienà mettre les mots dessus, mais ça me gêne…

  9. Esculape a dit :
    27 février 2008 à 22:40

    Est-ce rassurant de savoir que cela se « pratique » entre hommes ?

  10. Thomas a dit :
    27 février 2008 à 22:58

    Becky, bien sûr que non, ça ne colle pas. Humaine, elle aussi avait ses fêlures.

    Esculape, je n’en doute pas…

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