Évaporée un jour d’hiver
Il y avait la lumière, dehors, depuis ce matin. Pas tout le temps, mais par moment, et plongé dans mon bouquin, je me disais qu’il faudrait en profiter. J’ai fini par me décider à sortir prendre l’air. Il faisait encore clair. Presque prêt à sortir quand le message d’A. est apparu. Elle proposait un café. Ou quelques pas, quelque part. Les deux n’étaient pas incompatibles. On se retrouverait à la sortie du métro Couronnes dans vingt-cinq minutes, et puis on aviserait.
Je suis arrivé avec deux minutes d’avances, avec la satisfaction intérieure d’un timing impeccablement respecté. A. n’était pas là. La jeune fille blonde semblait elle aussi attendre quelqu’un qui n’arrivait pas. Qui n’en finissait pas de ne pas arriver. J’ai envoyé un message. Puis un autre. Le soleil déclinait insensiblement. J’ai fini par partir.
Seul, j’ai remonté les escaliers du parc de Belleville. Respiré à grandes goulées la ville déployée à mes pieds. Pris quelques photos du coucher de soleil délavé. Sans nouvelles. Seul, j’ai trouvé une table tranquille d’un bistrot de quartier. Ai sorti mon bouquin devant le double expresso brûlant. J’ai lu un long moment, le suspense m’interdisait de reposer le livre.
Je suis rentré. Toujours aucune trace d’A.
18 janvier 2009 à 19:17
Cte lapin de fou… 🙂
19 janvier 2009 à 01:13
A. est reparue. On était à la même heure, au même endroit et on s’est inexplicablement ratés. Rassuré, mais perplexe tout pareil.
26 janvier 2009 à 14:01
Ça me donne envie de raconter une des un peu semblables évaporations que j’ai subies. Peut-être pas tout de suite, pas trop la pêche, mais je retiens l’idée.
Beau billet, tranquille comme une balade dominicale, malgré.
26 janvier 2009 à 16:09
Gilda, quand tu dis subie, tu veux dire que toi-même tu t’es évaporée, ou qu’on s’est évaporé dans ton entourage ?