1982, année 5 — Deguilly
L’été d’avant, on avait passé quelques jours dans la maison de campagne des voisins-amis-collègues. Il y avait un escalier de bois et, tout en haut, il fallait faire attention en prenant pied sur le plancher du grenier. Il y avait un petit pas à faire au-dessus du vide, et ça fait un peu peur quand on n’est pas bien grand. On avait aussi rencontré là-bas d’autres gens que je ne connaissais pas encore, et c’était assez déplaisant, tous ces inconnus.
À Noël, Papa et Maman étaient partis quelques jours sans nous. Ils devaient aller voir un notaire et deux vieilles dames. Et puis cette année, pour les vacances de février, on est retournés là-bas. On a découvert la maison. Notre maison. C’est là que nous passerions dorénavant le plus clair de nos vacances. Elle n’est pas loin de celle de l’été précédent, de sorte que nous y retrouvons nos amis qui, à la ville, occupent l’appartement du dessus… et toute une tribu d’enseignants franciliens qui ont trouvé du charme à ce coin de campagne, au fin fond du Berry.
À Pâques, il faisait encore froid. Il a même neigé, et on a cherché les œufs en chocolat planqués sous le manteau blanc.
Cinq de trente petits cailloux.
2 juin 2007 à 15:56
J’ai l’impression de revivre une partie de mon histoire…
9 juin 2007 à 10:09
Nina, j’ai hâte de lire ton récit en miroir, si l’envie te prend de l’écrire…
16 juillet 2007 à 10:13
[…] On rejoint donc la campagne. Une idée révolutionnaire elle aussi est sur le point d’infléchir un bon bout de ma vie. Avec les amis qu’on retrouve là-bas à chaque période de vacances, trois familles, six gamins, on va monter une pièce de théâtre. C’est Mickaël qui a eu cette idée brillante, probablement sans soupçonner (sans que je soupçonne moi-même) dans quoi il m’embarquait. […]