L’aube du dernier jour
J’ai ajouté une rose à mon bouquet de fleurs fanées. Au Rendez-vous des amours mortes, je lui ai offert un café. Elle l’a allongé de larmes car les âmes que l’on blesse saignent ces ruisseaux d’eau claire, chaude et un peu salée.
Une fois encore je l’ai serrée contre moi, et ma gorge s’est nouée de cette douceur dernière. J’ai fui bien vite rejoindre l’air du matin blafard, avec entre les lèvres des bouts de chanson triste. C’était ça ou garder tout le matin en bouche l’amertume vicieuse du bonheur passé.
J’ai marché seul, sans liens, envolé de plus belle. D’une plume mélancolique, de nouveau j’écris ton nom, Liberté.
5 octobre 2006 à 17:11
C’est toujours étonnant comme les mots peuvent rendre belles, voire donner envie de certaines situations…
Espérons que ton vase (autant filer un peu hein) se remplisse, un jour prochain.
6 octobre 2006 à 13:50
Comme ce pauvre homme à qui l’on dit qu’il peut manger autant qu’il veut sans problème car ce qui est bon ne fait jamais grossir, on le sait bien… et qui finit obèse, il y a cet autre homme à qui l’on a fait croire que les joies de l’amour durable s’obtiennent sans souffrance ni efforts… et qui finit seul. Ma pensée ne va pas vers cet homme-là, mais vers toutes ces filles qui finissent seules à cause de la mentalité pervertie des hommes de notre temps, qui n’ont pas compris que si le « tomber amoureux » ne dépend pas de soi, l’amour qui peut en découler, lui, relève de notre « choix ».
6 octobre 2006 à 14:30
Parchemine, ton commentaire, tout en généralités caricaturales, laisse voir en transparence une histoire douloureuse (la tienne, peut-être ?) mais qui a bien peu à voir avec celle dont il est ici question.
Celleux qui me connaissent, celles en particulier, mais pas seulement, avec qui j’ai partagé des bouts de vie, savent bien que je n’ai aucun doute sur ce qu’il y a à mettre de sang et de larmes dans une histoire d’amour. J’en ai versé mon compte, chaque fois, sans hésiter.
Je ne crois pas non plus être cet homme hypothétique et impitoyable qui laisse une pauvre fille aimante seule et éplorée juste par perversion, On ne choisit pas de vivre une histoire d’amour, comme on ne peut pas se forcer à aimer. On choisit parfois d’y mettre fin, et c’est un choix douloureux pour celui ou celle qui le fait autant que pour celle ou celui à qui il est imposé, et qui l’accepte ou s’y résigne comme à tout deuil intime.
6 octobre 2006 à 15:29
Je ne peux m’empêcher d’intervenir.
Parchemine, s’il est vrai qu’une relation est une suite de concessions et de compromis et qu’il faut
parfoissouvent accepter de franchir des obstacles avec toutes les souffrances que cela entraîne, il est aussi sage de savoir reconnaître quand une relation n’a plus d’avenir.Quand on a tout essayé, qu’on s’est donné toutes les chances, qu’on a fait tous les efforts possibles et que malgré tout, le bonheur se refuse à nous, il est vain de se mentir en espérant un miracle.
Ce n’est pas une décision facile à prendre que de mettre fin à une relation qui avait pourtant aussi de bon côtés.
Thomas a eu le courage de la prendre et il a eu raison car il fallait le faire.
Parfois, il faut savoir faire mal et se faire mal pour moins souffrir.
Cela peut paraître paradoxal, mais la vie est parfois bien compliquée.
6 octobre 2006 à 17:32
Superbe texte, très poétique et très bien écrit Thomas…
Et tant pis pour une Parchemine encroutée et moralisatrice ou tant mieux pour elle si « elle fait le choix » à chaque fois qu’elle est amoureuse
7 octobre 2006 à 12:57
Il y a plein de choses qui ne se choisissent pas surtout dans le domaine des sentiments! Pour moi, ces choses là sont loin d’être rationnelles…
L’essentiel est d’être vrai quelle que soit l’issue.
8 octobre 2006 à 13:38
Des larmes dans une histoire d’amour, certes, mais dans le café… c’est dégueulasse le café salé.
Aurele, terre à terre
9 octobre 2006 à 14:12
Le destin d’une fleur est scellé dès l’instant qu’on la cueille.
Quelque soient les soins et l’attention qu’on lui prodigue, la rose coupée est condamnée !
Mais bien heureusement, une femme n’est pas une fleur : c’est un rosier…
Cependant, il faut pouvoir l’accepter dans sa totalité – fleurs délicate, épines acérées et racines profondes – pour le voir s’épanouir et durer.
11 octobre 2006 à 10:22
H2O, délicate métaphore mais ahma la rose n’est pas une femme dans le texte de thomas, plutôt un sentiment…
et comme ils l’ont tous les deux si bien dit, on ne choisit pas si la rose va se voir pousser des racines dans son vase ou pas.
accepter l’autre pour ce qu’il est peut aussi amener à la rupture, inutile de chercher quelqu’un à blâmer dans ce cas.
11 octobre 2006 à 10:43
Moi j’aime bien l’idée qu’une nouvelle rose puisse naître…
11 octobre 2006 à 13:05
Je te souhaite de tout cœur d’en faire naître une nouvelle… et pourvu que cette fois enfin, elle n’aille pas se perdre, anonyme, dans un bouquet défleuri.
11 octobre 2006 à 13:37
Sentiment qui se fane… Femme qui pleure, qui saigne… Liberté retrouvée…
La Rose et polymorphe.
Le texte puise dans cette ambiguïté une part de sa poésie.
L’ambiguïté fait naître chez LA femme un sentiment indécis.
Mais la rose toujours refleurie, quelle soit Fleur, Femme, Sentiment ou bien Liberté.
12 octobre 2006 à 09:04
Chuis d’accord avec Aurele, le café salé c’est dégueu. Chuis pas d’accord avec L’H2O, la Femme n’est pas une Rose. Voilà une affirmation bien sexiste. Certains Hommes et certaines Femmes sont des Roses. Le genre ne suffit pas à décrire la personne. Thomas est une bien jolie Rose, de mon point de vue. Je lui fais de grosses bises virtuelles pour tenter de le consoler un peu, de loin, en évitant les quelques épines.
Et évite de cueillir les fleurs, trouve-toi une plante verte en pot, ça dure plus longtemps. Surtout les cactus. Quoique, je connais quelque personne que ça n’arrête pas…