1986, année 9 — Court-circuit
L’année de CE2 est d’un épouvantable ennui. Jour après jour j’ai le sentiment oppressant de ne plus rien apprendre, de refaire exactement la même chose que l’année précédente. Morne répétition, déjà-vu permanent. Je finis par m’en plaindre, tellement j’ai l’impression qu’il y a là quelque chose d’anormal. L’école devrait me donner du grain à moudre, or là je n’ai plus rien à me mettre sous la dent.
Alors on décide de me faire sauter une classe. Ce sera au prix d’un changement d’établissement, car par précaution j’irai dans un double niveau CM1/CM2. Au cas où j’aurais trop de mal à suivre en CM2, je pourrai repasser au niveau inférieur sans changer de classe.
C’est ainsi que je fais ma rentrée 1986 dans l’autre école du quartier. Je perds mes anciens copains de classe, je me retrouve dans ce nouveau groupe où je ne connais personne. Cathy, la maîtresse, prend le temps de me réexpliquer la division, puisque je suis le seul à ne pas encore l’avoir apprise. Je raccroche les wagons…
Finalement ça va, je poursuivrai l’année en CM2. Et en février prochain, on partira en classe de neige…
Neuf de trente petits cailloux.
24 juin 2007 à 16:57
J’adore cette série de notes, c’est un bonheur de te lire, à chaque fois. Merci!
24 juin 2007 à 19:18
On néglige trop souvent l’ennui des enfants à l’école… comme conséquence d’un « trop vide » des programmes…
25 juin 2007 à 12:43
Les années passent mais les temps ne changent pas… J’ai fait toute ma scolarité primaire, entre 1962 et 1967, en entendant rabâcher d’une année sur l’autre les mêmes choses. J’en ai tiré une profonde aptitude à la rêverie tout en laissant paraître une présence attentive…. L’ennui chez l’enfant entraîne cependant des sentiments dévastateurs difficiles à combattre à l’âge adulte.
27 juin 2007 à 22:10
J’ai jamais compris on pouvait sauter des classes.
27 juin 2007 à 22:10
comment est le terme manquant
28 juin 2007 à 08:18
Saperli, heureusement, je ne me suis vraiment ennuyé qu’un an.
Esculape, juste comme ça 🙂 Il se trouve que ça devait être une solution pas pire qu’une autre, en l’espèce, puisqu’ensuite je n’ai plus eu cette désagréable impression d’être constamment en train de refaire à l’identique ce que j’avais appris l’année précédente.