Contrat Première Étreinte
C’était soirée Nineties revival. La reine du disco avait convié toute la diaspora anglo-estudiantine, plus quelques copains. Le deux-pièces rue Sainte-Croix était bondé et bruyant du son de notre adolescence et des conversations ; la sangria – une recette non canonique à base de quartiers de pomme et de Fanta citron – coulait généreusement.
J’avais avisé la-coloc’-de-l’amie en arrivant. Une blonde toute fine, plutôt jolie, avec en pendentif la clé d’un placard – celui, peut-être, où dorment ses secrets. Or donc la conversation s’engagea sur ses goûts en matière de garçons. Elle les aime beaux, bien sûr, intelligents, aussi. Et attentionnés ? Surtout pas, je préfère les connards !
Elle nous chambre, bien sûr. Cela ne fait aucun doute. Aucun ? Elle développe. Les mecs gentils, c’est trop facile, c’est gagné d’avance.
Elle est donc sérieuse. Elle aime le défi et l’insécurité permanente, toujours devoir gagner l’attachement de l’autre. Au jeu de la séduction, elle veut jeter sa victoire à la face du monde, triompher des plus durs. Elle veut se battre, se battre et gagner ; à vaincre sans combat, elle triompherait sans gloire.
Alors elle recherche l’amour vache, celui qui peut casser du jour au lendemain, sans justification dans la lettre de rupture. Diane chasse les connards sauvages, elle leur signe des deux mains un Contrat Première Étreinte.
3 avril 2006 à 05:47
Encore une fille a l’ego surdimensionné (qui revele au final souvent le contraire d’ailleurs)…
Une de ces amazones à 2 balles qui se prouve je ne sais quoi …
Le pire c’est que ça plait …
Et ça marche dans l’autre sens. Les mecs préfèrent les pestes …
3 avril 2006 à 07:07
Ah, et le pire, c’est quand elle déclare que toutes les filles sont comme ça. Heureusement, l’expérience prouve qu’elle a tort au moins sur ce point.
3 avril 2006 à 16:14
ouf! 🙂
3 avril 2006 à 17:52
Ca ressemble fort à une bonne grosse vieille défense bien d’chez nous ça… Elle a dû s’en prendre dans la figure m’est avis, pour tenir ce genre de discours de quarantenaire désabusée.
3 avril 2006 à 17:59
Et pourtant, elle doit avoir cinq ans de moins que moi…
6 avril 2006 à 14:46
C’était peut-être sa façon de te dire : « Tu ne m’intéresses pas » parce qu’elle a senti une faiblesse et qu’elle a préféré mettre une barrière tout de suite ?
C’était peut-être une façon de se protéger : « Non, je ne tomberai pas dans tes bras parce que j’ai eu mal et que ce n’est pas le moment ».
Ou bien, ou bien… Il y a des tas de raisons pour dire n’importe quoi. L’alcool parfois, l’envie de plaire des fois. Bref, il ne faut pas forcément s’arrêter sur des paroles comme celles-là, au fond, vides de sens. Qui peut affirmer savoir quel « type » d’homme (de femme pour les hommes ou non, après tout, selon les affinités sexuelles) la/le fera chavirer ? Pas moi en tout cas, je m’étonne chaque jour. Et toi aussi sûrement.
On n’est pas forcément ce qu’on croit. Surtout, on se cherche.
Merci en tout cas pour ton blog que j’ai découvert grâce à Jo. Ton écriture me touche et j’éprouve un réel plaisir ; cette vibration que je ressens à la lecture d’un roman qui me parle et me donne des joies indicibles. Une belle écriture.
9 avril 2006 à 13:52
Excellent. Avec le Contrat Première Etreinte, il y a beaucoup moins de frais de séparation !
9 avril 2006 à 19:08
Si je comprends bien, c’est l’histoire d’une poule qui chasse les connards sauvages… qu’ont pas peur d’attraper le lâche sein qu’est nain (ie, un 75 A tout flasque qui donne la fièvre quand on l’agrippe.)
Il faut de tout pour faire immonde…