Je ne t’aiderai pas
Tu sollicites de l’aide pour mieux haïr à tout jamais ce que tu as chéri.
Je ne veux pas t’aider. Pas à cela.
Tu n’as qu’une vie à vivre, et préserver la rancune, laisser le couteau dans la plaie pour pouvoir le retourner de temps à autre, ne la rendra pas plus belle. Durcir, un peu, mais pas trop, ton cœur d’artichaut, le blinder pour l’empêcher de souffrir, cela peut être un mal nécessaire. Jeter du sel sur la plaie, par contre, cela ne la guérira pas plus vite, et c’est faire fausse route.
Tu peux détester celleux qui détruisent tes rêves, déçoivent tes attentes, tes espérances par leurs faiblesses, leurs errements, leurs égarements, ou simplement en vivant les vies que le hasard et la nécessité leur font. Ou tu peux les aimer d’êtres faibles, errants, égarés, juste vivant-e-s. Tu peux les aimer d’être elleux.
Tu peux te souvenir de m’avoir accueilli, de m’avoir écouté, un soir noir, froid d’automne, chaud de larmes. Elle fait une grosse connerie, sans doutes. Mais il le faut. Elle en a besoin. Son histoire l’exige, s’y opposer serait la détruire.
Tu peux chercher un peu d’inspiration chez Rudyard Kipling :
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre;
[…]
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent;
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant;
[…]
Tu seras un homme, mon fils.
Tu peux compter sur l’amitié.
16 juin 2005 à 23:59
ce passage en italique ….
17 juin 2005 à 01:14
Ces quatre mots, Nezumi… Ces quatre mots…
17 juin 2005 à 02:27
L’émotion c’est l’éphémère toujours renouvellé, aussi savoir qu’elle passe, qu’une autre viendra, à l’infini, jusquà la mort, savoir aussi ce qu’elle nous enseigne, et parfois c’est à pardonner…
17 juin 2005 à 11:24
Elle confirme que c’était une grosse connerie, et elle confirme qu’elle devait le faire. Quant à se détruire, elle sait malheureusement trouver seule bien des façons de le faire.
17 juin 2005 à 11:54
Mes envies d’être rancunier passent (heureusement ?) aussi vite que mes rancunes. Pour l’instant, j’abandonne tout besoin d’aide à ce sujet.
18 juin 2005 à 14:20
Elle fait une grosse connerie, sans doutes. Mais il le faut. Elle en a besoin.
Elle confirme que c’était une grosse connerie, et elle confirme qu’elle devait le faire.
Vu de l’extérieur, tout cela semble très fataliste, trop fataliste… Je comprends Aurele quand il essaie de lutter contre, même si on ne fait pas le bonheur des gens malgré eux.
Le fatalisme peut devenir regret, bien longtemps après… quand il est trop tard.
20 juin 2005 à 00:24
Ce n’est pas du fatalisme, seulement l’acceptation des choses que l’on juge nécessaires. Bien sûr, ce jugement est humain, imparfait, entaché peut-être de toutes les erreurs qu’on peut commettre. Bien sûr, longtemps après, on pourra juger a posteriori, parfois autrement, parce qu’on aura plus d’informations, parce qu’on aura mûri et qu’on réfléchira autrement.
Mais il n’y a pas de regret à avoir tant qu’on sait qu’on a jugé chaque chose, dans l’instant et avec les moyens du bord, selon sa conscience et du mieux qu’on pouvait avec les moyens, si frustes fussent-ils, dont on disposait alors.
25 décembre 2005 à 13:17
Chemin compliqué, mais plein de richesse, car si mes complexe d’adolescente obèse m’ont emmené dans ces aléas de la vie où j’ai aimé…toujours, quoi que fut ma vie de l’instant, j’ai surtout appris sur moi et sur les autres. Mon destin aurait pu être autre, mais même s’il m’était possible de recommencer, je sais que mon être tel qu’il est fait, m’emmenerait vers les mêmes horizons…mais horizons toujours faits du bonheur que l’on ne trouve qu’en soit. Générosité dans le plus simple geste, l’acte d’amour sublime, comme dans les abîmes de l’âme dans une grande liberté d’esprit.
La vie est riche quoi que l’on vit, tout est en ce que l’on en fait.