La horde sauvage
Il est près de vingt-trois heures. Je viens de me cogner à vélo tous les feux rouges que compte l’avenue, j’arrive place de la République. Ils sont là.
Klaxons, sirènes. Hurlements, sans discontinuer. Drapés dans leurs étendards, fumigènes et fusées d’alarme brandies. C’est une foule animale qui gronde comme par temps d’émeute. Une meute farouche et bruissante, imprévisible. Sauvage. Une grande bête furieuse en liberté.
Je pédale un peu plus vite, un peu plus fort. La hideur préhistorique réveille l’instinct de survie.
19 novembre 2009 à 00:26
J’ai croisé la même, à moins qu’il ne s’agisse d’une autre qui elle fera bientôt la guerre pour un rond tribut, au métro Barbès. Ils avaient escaladé les piliers, détourné les voitures et bloqué un quartier.
J’ai moi aussi pris mon biclou à mon cou…
19 novembre 2009 à 05:35
Je vois que je ne suis pas la seule à l’avoir croisée.
19 novembre 2009 à 09:03
Oh non. Moi aussi, j’étais dedans, plus loin, à Etoile.
19 novembre 2009 à 18:57
c’est vrai qu’une fois, une fête de la musique qui dérapait à bordeaux (mais c’est un euphémisme) m’a conduite à courir comme une dératée sur les rails du tramway pour traverser la place de la victoire, sous les yeux médusés des passants qui m’ont crue folle, mais un instant seulement…
une bouteille avait traversé la rue devant mes yeux (manquant ma tête de quelques décimètres sans doute), entre manifestants et policiers, puis ce fut échanges de lacrymos et tout le toutim ; les gens bloqués sur place (pas moi, je m’étais sauvée vers les boulevards et la banlieue) s’en sont pris plein la gueule ou se sont, comme des amis à moi, réfugiés sous un porche, protégés par des manteaux.