L’art du pourboire
L’art du pourboire, au décours d’une course en taxi, c’est pas forcément simple pour le client non plus. C’est un exercice de funambule que d’atteindre la synthèse délicate et complexe entre la monnaie que tu trouves dans ta poche (est-ce que j’ai assez sur moi, au fait ? est-ce que j’ai l’appoint ? Ah, mince, pas dans cette poche-là, bon il faut sortir le portefeuille, le Monsieur attend patiemment mais je me mets la pression tout pareil…), le feeling que tu as sur la qualité de la course, le choix raisonnable de l’itinéraire, et puis le contact avec le type…
C’est comme ça que samedi soir il m’est arrivé de laisser un pouboire largement au-dessus de ce que j’aurais voulu. J’avais demandé au chauffeur de me déposer au coin de la rue des Deux-Gares. C’est juste en face de la maison, ça fait bientôt quatre ans que ce coin-là, je l’ai sous mes fenêtres, je le connais bien. Des taxis qui m’ont déposé là aux heures noires improbables, il y en a des paquets. C’est une petite rue, alors au cas où, comme toujours, je lui signale suffisamment à l’avance « ce sera la prochaine intersection à droite ». Dans ces moments-là je me rappelle un peu l’époque de l’auto-école…
Et là, surprise et nouveauté : « Non, Monsieur, c’est pas celle-là, la rue des Deux-Gares ».
OK, c’est pas grave, je descends là quand même, de toute façon je suis à la maison. Le compteur indique six euros dix, je lui tends un billet de dix, il râle encore parce qu’il n’a pas la monnaie. J’ai dix centimes, si ça l’arrange. Non, visiblement ça ne l’arrange pas, il n’entend pas que je fasse sauter le pourboire juste parce qu’il prétend m’expliquer qu’il connaît mon quartier bien mieux que moi et ses dizaines de collègues qui m’ont déposé là avant lui.
Alors, prends ma thune, sombre crétin, rends-moi trois euros de monnaie, octroie-toi un bon pourboire en dépit de ton incompétence doublée de mauvaise foi. Je m’en fous, je suis à la maison, j’ai surtout envie d’aller faire un gros câlin à ma couette et pas de discuter avec toi pendant trois plombes. Tu es un filou de bas étage mais à cette heure-ci je m’en fous et je t’achète ma tranquillité.
23 janvier 2007 à 14:33
Il m’est arrivé le contraire récemment… un taxi extraordinaire à qui je n’ai pas laissé de pourboire… pourtant, il aurait suffit…
23 janvier 2007 à 15:32
En ce qui me concerne, je suis absolument incapable d’estimer combien laisser, que le service soit bon ou mauvais, d’ailleurs…
Du coup, je laisse jamais rien, en fait…
23 janvier 2007 à 15:45
C’est un racket, ça, pas un pourboire ;). Ma politique : rien. Allez, p’têtre pour les jolies serveuses, et encore… Je sais pas, moi, le client, il ne me laisse pas de pourboire, il me paît ce qu’il me doit, alors pourquoi le secteur tertiaire serait-il différent ? Ce qu’il y a à gagner par un bon service : la fidélité du client, c’est déjà pas mal. Pour le reste, il n’y a qu’à compter ça dans le prix, c’est là pour ça… (et j’ai horreur de ces théâtres parisiens où les placeurs et placeuses mendient littéralement leurs salaires, qu’ils se démerdent avec l’inspection du travail s’ils ne sont pas contents !)
23 janvier 2007 à 22:45
En général je ne laisse rien (tout en culpabilisant de passer pour une radine…), je deteste les taxis j’ai toujours l’impression qu’on me roule (ah ah ah quel bon mot).
Sauf ce fameux soir où après avoir marché presque 30 minutes sous la pluie et m’être fait refuser la course 3 fois, je finis enfin par attraper un taxi qui veut bien de moi.
J’étais litteralement trempée, épuisée et je suis tombé sur ce taxi discret comme il faut, courtois, musique à un niveau sonore tout à fait correct, interieur nickel et choix d’itineraire parfait, dont la seule phrase a été « dites moi exactement mademoiselle que je vous laisse au plus près de chez vous, par ce temps…. ». Et bien cette petite attention à 4h du matin alors que je venais de lui ruiner ses sièges en cuir avec mon état de serpillère ambulante, lui a vallu un pourboire complètement délirant!!! 🙂
25 janvier 2007 à 22:53
un soir j’ai donné 75euros de pourboire pour me rendre à deux pas de chez moi…c’était le soir de Noël, il y avait la photo de deux jeunes enfants sur le tableau de bord…
30 janvier 2007 à 04:29
Si j’avais un métier « à pourboire », je serais faché contre vous! 😛 Je laisse minimum 1$(canadien, je sais pas combien d’Euro) et au plus 10% du total. Simple non?
1 février 2007 à 07:33
Tout le long de la course je garde l’œil rivé sur le compteur et j’essaie de calculer en temps réel combien je laisserais si on était arrivé… 6 euros – je laisse 6,50… 8,80 – je laisse 8 ou 8,50, zut j’ai perdu le fil… 10 euros, la c’est facile, je laisse 11… et ainsi de suite jusqu’ à ce que je fasse de toute façon n’importe quoi parce que je suis emberlificotée dans mes comptes, que j’arrive plus a trouver mon porte-monnaie dans mon sac et que je me suis placée du mauvais coté pour descendre.