Vague à lame
Il est des soirs comme celui-ci où le sens s’étiole. L’énergie du corps fuit, submergée dans l’effort, et l’âme qui ne sait comment trancher pour que ça fasse moins mal abandonne le combat. Lasse du combat intérieur, de la lutte ordinaire qu’elle se regarde jouer jusqu’à ce que le combat cesse faute de combattants. Lasse l’autre qu’on voudrait autre, ailleurs et autrement dans l’espoir vain que ce soit mieux là-bas.
Ensemble alors le corps et l’âme s’abandonnent au sommeil. Emportés par le ressac. Faire la planche quelques heures en attendant le jour pour nager au rivage et reprendre les armes.
18 juillet 2006 à 20:34
Plonger à l’intérieur de soi, se connaître, faire le tour du conscient et pénétrer le sombre infini de l’inconscient, avancer doucement, dans le noir, avancer encore, vers soi. Se toucher, s’aimer, se détester, se connaître. Se laisser porter par le temps, se laisser porter par les vagues et le vent.
A force de se rencontrer, à force de se cotoyer de l’intérieur et de l’extérieur, creuser l’infini à l’infini, découvrir le monde et son étrange ombre sur nos mains, et vivre. Vivre enfin.
18 juillet 2006 à 22:33
Amusant l’alternance piscine / vague…
Bises
19 juillet 2006 à 08:58
Comme j’envie les nageurs, même faire la planche me reste un mystère. Ma honte de côtier.
20 juillet 2006 à 12:02
Prévert nous avait prévenus : le désespoir est assis sur un banc.
Ce banc, je m’y suis assise. Longtemps. Je l’ai laissé sourire et me regarder jusqu’au plus profond de mon âme.
Je croyais rester figer là, sur ce banc, jusqu’à la fin, puis, un jour, j’ai posé un pied au sol, puis deux, faisant basculer mon centre de gravité au risque de perdre l’équilibre, je me suis levée et j’ai marché.
Aujourd’hui, je joue parfois comme une enfant, je passe tranquillement, je vole d’un arbre à l’autre… Souvent, je repasse devant ce banc, tentée de m’y abandonner à nouveau. Parfois quelqu’un d’autre est assis près de l’homme au costume gris. L’envie me prend alors de tendre la main pour l’aider à se relever, mais c’est peut-être un effort qu’il doit accomplir de lui-même. Peut-être ne suis-je pas la bonne personne ? Qu’importe, ma main reste tendue, juste au cas où…
19 septembre 2007 à 16:20
Merci pour cet instant de grâce, Thomas.