Temps limite
Ça commence à la croisée des regards. Un sourire au bord de l’âme échangé. On parle, on boit un peu aussi parce que le lieu et le rituel s’y prêtent, on parle encore et toujours on s’observe. Les mots anodins et la bière coulent dans nos gorges asséchées. Nos yeux se cherchent et la question qu’ils n’osent encore poser plane sans bruit, un instant. Elle s’en vient, elle s’envole.
Et puis encore des mots, et tandis qu’on parle les corps se cherchent, les mains se posent. L’air de rien elles explorent l’espace de l’autre et les voyeurs glosent sur la perte de séparation tandis qu’on discute d’art ou de philosophie.
Et puis survient l’instant du colloque singulier où la parole s’efface et les yeux nus se dévoilent. Les mots sont congédiés alors que ma gorge brûle, j’ai du feu dans la bouche d’être ici et maintenant. Présent à la frontière, dans la zone franche du temps explorée à tâtons. Ton regard me fait signe en silence. Il appelle et attend. Si près. Tes lèvres. Mes lèvres.
10 mars 2006 à 00:35
Je sais mieux, après lecture de ce texte, pourquoi j’aime souvent tes commentaires chez Melie ou Artefact.
Un texte à sentir le coeur cogner les tempes, le temps d’un vertige suspendu…
10 mars 2006 à 09:46
a mi me gusta mucho !
(une, qui voit rarement avec ses yeux !)
10 mars 2006 à 09:48
« leurs yeux se rencontrèrent,
et ce fut comme une apparition.
»
G.F.
22 mars 2006 à 11:08
je continue mon excursion….
The Liu)