Édulcorant de synthèse
Novembre fuit, novembre meurt. L’automne s’étiole, transi : il a neigé avant-hier. Pluie aujourd’hui. Elle m’envoie de loin des mots qui sentent la poussière rouge et le sable chaud. Je reste ici, une dernière bulle de lumière à mon bureau. La rue et la maison bruissent du silence de la nuit.
Je vis comme en-deça, ou peut-être à côté, du monde tangible d’ici et maintenant. À peu de distance, j’observe la vie qui glisse et je reste là, sans comprendre. Ça bouge, les gens vont, viennent, me voient me débattre et pensent que je m’agite comme l’un des leurs, sans doute. Je demeure au milieu de la foule, saisi de stupeur.
J’apprends le goût de l’absence, chaque jour. Il ressemble à la liberté comme un mauvais édulcorant. Une fois qu’on l’a en bouche, on ne sait plus que faire, attendre qu’il s’estompe ou tenter, si l’on peut, d’en pallier l’amertume par quelque autre saveur.
28 novembre 2005 à 09:59
« elle m’envoit »… ça s’appelle comment cette figure de style ?
Une phôte. – Th.
28 novembre 2005 à 20:54
Pourquoi le goût de la présence serait-il plus doux ?
30 novembre 2005 à 15:56
Il n’est pas plus doux, mais c’est aussi pour ça que je le préfère.
2 décembre 2005 à 08:15
s’il n’est pas amer au moins
2 décembre 2005 à 12:05
En lisant le titre, j’ai eu peur que tu ne te lances dans le commentaire politique 😉