Roissy avant de partir
Dimanche après-midi. Je me retrouve seul à la maison pour les derniers préparatifs de ce voyage-éclair aux États-Unis. Il faut aller vite, préparer mes affaires, ne rien oublier. Bien sûr ce n’est que pour 36 heures, tout tiendra dans le petit sac à dos, et pourvu que je n’emporte pas par erreur un objet nterdit, je pourrai même éviter le bagage enregistré.
Bon, ça devrait aller. Je me mets en route sans tarder, j’arrive à l’aéroport bien à l’heure. L’aérogare vit au ralenti, ce n’est pas la foule des grands départs. L’enregistrement est rapide, je suis content d’avoir une place « couloir ». Pour mes premiers vols, je préférais la fenêtre, pour voir le paysage. aintenant, je sais à quoi ressemblent les nuages vus d’en haut, et j’aime la liberté de pouvoir aller et venir quand bon me semble sans me soucier d’avoir à troubler le sommeil d’un voisin assoupi.
Au poste d’inspection-filtrage sûreté, petite surprise : j’ai droit au traitement de faveur, auquel j’échappe d’habitude. Je suppose que c’est suspect d’aller aux États-Unis pour une journée seulement, sans bagage en soute, et sur des vols combinant deux demi-allers-retours[1].
Je n’ai pas oublié d’objets métalliques au fond de mes poches : je passe le portique à détection de masses métalliques avec succès. La palpation de sécurité ne découvre rien d’anormal.
Sac à dos, chaussures et blouson passent au scanner. L’agent de sûreté veut inspecter le contenu de mon sac à dos. L’ouverture commence, la trousse de toilette est sortie et ouverte. Je me vois déjà dire adieu à mon rasoir (j’ai omis le coupe-ongles, je sais qu’il aurait été confisqué ; le rasoir est jetable, j’ai pris soin d’enlever le stock de lames neuves clipsé au dos). Surprise : on me rend sans tarder ma carte d’embarquement, je pourrai me raser demain. Ah, et la deuxième poche du sac (celle qui contient l’ordinateur portable, notamment) semble ne pas intéresser mon interlocutrice.
Je médite en silence sur l’expression pointless security tandis que mes pas m’emmènent au loin, vers le terminal 2E. Note pour le jour où je voudrai égorger une hôtesse de l’air[2], l’instrument de choix sera la lame Gillette Sensor Excel. Le coupe-ongles, c’est passé de mode.
Le terminal 2E n’est pas un endroit accueillant. Ça ressemble à un préfabriqué de tôle, la peinture propre et le tapis bleu en plus. Ce dimanche, l’endroit est désert. Je descends l’escalier moquetté, il n’y a pas un bruit. Je pourrais être ici complètement seul, et je revois la première scène de Madrapour qui se passe ici même.
J’ai plus d’une heure à tuer avant l’embarquement. Je fais provision de magazines et m’installe au bar avec un double expresso.
Notes
[1] Un jour, j’aimerais bien avoir comment font les gens qui créent les grilles tarifaires des compagnies aériennes. Ils doivent vraiment faire un boulot fascinant. Deux allers-retours dont je n’utiliserai qu’une moitié m’ont coûté moins cher qu’un seul aller-retour aux dates qui me convenaient.
[2] Pardon aux PNC qui me lisent, c’est une figure de style, finalement je vous aime bien.
14 novembre 2005 à 21:25
Pour la prochaine fois, je te conseille le sac Ogio Metro (http://www.ogio.com/STREETPACKS/index.html), il est non seulement très bien et très confortable pour transporter un ordinateur portable plus tout plein d’affaires (iPod, CD, trousse de toilette, etc.), mais avec ses 7 fermetures éclair et encore plus de poches, tu te feras tout plein d’amis à la fouille dans les aéroports. Testé et approuvé.
15 novembre 2005 à 13:11
Une chose que j’ai découverte récemment. Il est impossible d’éprouver le moindre soupçon d’empathie pour une hôtesse de l’air de Delta Airlines. C’est absolument impossible. Elles officient comme si elles travaillaient comme contrôleuses dans un trolleybus moscovite.