Vous qui n’êtes pas des geeks
Vous qui êtes médecin, professeur, écrivain, hommes et femmes d’esprit et de cœur,
Vous pour qui la technique semble simple ou magique,
Vous qui nous demandez l’impossible, parce que vous savez que ce n’est pas à ça qu’on s’arrête,
Apprenez combien de sang et de larmes sont derrière tout cela.
Apprenez les heures sombres de ceux qui sont derrière la scène, dans la coulisse.
Apprenez le poids du résultat qu’on attend d’eux, et le poids de l’exigence qu’ils s’imposent à eux-mêmes, qu’ils choisissent comme leur honneur : faire en sorte que ça marche.
Sachez qu’ils luttent à chaque minute pour que tout ici fonctionne tout seul ; que ce qui marche tout seul ne le fait qu’à la force du poignet et de la vigilance constante des hommes qui veillent au chevet des machines.
Sachez qu’ils souffrent parfois de ne pas plutôt veiller les humains.
14 août 2005 à 23:37
Toujours soigner les techniciens qui font ce travail de lumière dans l’ombre!
15 août 2005 à 00:28
Merci !
15 août 2005 à 12:31
Tu n’aurais pas passé une longue nuit à babasser avant d’écrire ce post par hasard ? 😉
15 août 2005 à 12:45
Ce texte me fait penser à la quatrième de couv’ de La Maladie de Sachs…
« Pourquoi venez-vous me voir, ce soir ? Parce que je ne sais plus quoi foire. Parce que ça fait trop longtemps que ça dure. Parce que ça ne peut plus durer. Parce que je n’ai pas trop le choix, si ça ne dépendait que de moi, vous savez, les médecins, moi, moins j’en vois, mieux je me porte… » Dans la salle d’attente du docteur Bruno Sachs, les patients souffrent en silence. Dans le cabinet du docteur Sachs, les plaintes se dévident les douleurs se répandent. Sur des feuilles et des cahiers, Bruno Sachs déverse le trop-plaint de ceux qu’il soigne. Mais qui soigne la maladie de Sachs ?«
15 août 2005 à 16:47
Je savais que tu étais un geek. Je suis content que tu le reconnaisses enfin 🙂
15 août 2005 à 18:59
Prosaïquement, il avait été question pendant quelques années de faire en sorte que les professeurs (et pas seulement leurs élèves) aillent faire de petits tours dans l’industrie. Evidemment, cela ne s’est pas fait. je reste par ailleurs convaincu qu’avoir vécu un stage « ouvrier » est pour cette raison précise quelque chose de fondamental dans la formation… Et puis, j’en ai aussi marre que mes « camarades » se moquent de la « bêtise » de mon mec (moi, j’ai le droit, c’est mon mec). Ceci dit, même beaucoup d’ingenieurs entre eux ont cette vision des choses : l’ingénieur de prod est assez mal vu… que ferions nous sans eux ? Même les ingénieurs informaticiens, n’est-ce pas, ont cette mauvaise côte…
16 août 2005 à 01:06
Euh Artefact, la comparaison me paraît un peu douteuse…
Bref, je voulais dire que cette note est pleine d’ambivalence. C’est vrai que l’on ne se rend pas compte, lorsque l’on n’est pas de la partie, de la charge de travail que sous-entend la moindre « petite » chose technique qui s’affiche sur nos écrans. Mais il me semble que certaines personnes se mettent en situation d’être sollicités, ont choisi un métier en rapport avec ce que tu racontes, en font état d’elles-même, et s’y plongent volontairement hors horaires de travail.
Et puis, surtout, n’en est-il pas de même dans tout métier ? Le médecin qui annonce son statut professionnel ne se met-il pas lui aussi – plus ou moins consciemment – en situation d’offre ?
16 août 2005 à 08:42
Un apprentissage permanent
Il commence inlassablement
Par des interrogations…
« il marche pas ce con »
Puis vient l’inquiétude
Ca se prolonge, c’est rude
Rien de normal
et c’est banal!
L’angoisse de réussir
Pas simple à dire
Toujours là, toujours présente
parfois un peu, envahissante.
J’M.
16 août 2005 à 17:27
Tiens, j’avais écrit un addentum au moins une semaine avant que tu n’écrives ce mot à la fin de cette brève: http://justine.miso.entierement.nu/breve.php3?id_breve=6
16 août 2005 à 23:10
Merci à tous ceux qui font en sorte qu’une ignorante comme moi utilise l’informatique sans soucis ni prise de tête…
21 août 2005 à 11:13
Non. Oui. C’est enfin peut-être ça. Encore.Te lire.
C.
23 août 2005 à 00:23
Merci, alors. 🙂 Tu as raison de le rappeler. Dans le même ordre idée, que seraient un film ou une pièce de théâtre sans techniciens ?