My lady solitude
Il y a deux semaines à peine, j’ai refait le vide autour de moi. Elle croyait peut-être en moi. Ou peut-être pas. Elle rêvait peut-être de moi. Ou peut-être pas. Mais j’ai pris soin de briser son rêve encore jeune, de le tuer dans l’œuf. Sa question, était-ce la dernière nuit, n’était pas posée pour les bonnes raisons. Ma réponse, « je ne suis pas amoureux », était cruelle à dire et cruelle à entendre. C’est le prix que coûte la vérité.
La liqueur huileuse de la solitude coule dans mes veines. C’est ma fée, mon absinthe, mon eau de vie. Mon pouvoir, ma folie. C’est un poison lent qui me garde en vie à petit feu. C’est une drogue addictive. On y goûte sans le vouloir, sans y penser, sans même l’avoir cherché. La première dose est gratuite.
Bien vite cependant, trop vite, s’installe la dépendance. L’accoutumance apprend au corps à apprivoiser la substance délétère. Elle devient partie de lui, et il se tord de douleur quand il en est privé trop longtemps. La torture, la fée grise, devient nécessité, aliment nécessaire d’un sommeil sans rêves.
Quatre ans j’ai cru être désintoxiqué. Être débarrassé d’elle. J’aimais, j’étais aimé, nous vivions ensemble, nous habitions chez nous un monde que nous avions fait à notre image. Je croyais être là mais j’étais absent à toi. Tu avais apprivoisé la bête, ma solitude, au point de pouvoir cohabiter avec elle, mais le monstre était toujours là, instillé dans mon cœur depuis combien d’années. J’avais réussi à être seul alors que tu étais à mes côtés chaque jour, chaque nuit. De cela tu as souffert, je crois. Mais c’est ainsi que je suis.
Je ne sais pas dormir avec quelqu’un dans mes bras. J’aime ce câlin du soir, cet instant d’une inifinie tendresse, pouvoir sentir ta tête là, tout contre mon cœur. Mais le sommeil ne vient, rédempteur, m’enlever qu’une fois mon corps rendu à moi-même, à moi seul.
Morphée ne partage pas.
17 mai 2005 à 14:42
Etonnant de sincérité…
17 mai 2005 à 15:19
Puisque je suis celle, puisque je suis seule
Puisque ce message est beau,
Réminiscences d’instants de poésie que tu avais pu m’offrir
Puisque hors le lit et puisqu’à l’écran,
Puisque nous nous aimons en réseau, autrement,
je me permets de réagir…
Tout d’abord il y a une petite faute de frappe à « infinie » que tu corrigeras bien vite j’en suis certaine (c’est fait — Th.), et puis tu pourras effacer ce mail trop personnel pour être ici Ensuite, non, nous étions et sommes toujours seuls mais nous n’étions pas et ne sommes toujours pas seuls. Je connais ton goût du binaire et tu connais mon goût des chiffres, je connais ton goût de solitude et tu connais mon gout de liberté. Nous l’avions voulu comme nous ne le saurons plus, plus de la même façon, plus avec la même entièreté, plus avec la même jeunesse.
J’ai dormi dans tes bras, je ne suis pas la seule et peu m’importe…. mais toutes ces fois où je m’endormais dans tes bras, c’était un peu de cette confiance, un peu de ce rêve, un peu de cette douceur et de cette poésie… je ne m’endormais pas sans et tu le savais bien.
Hier soir, j’ai dormi dans les bras d’un autre… Il a sa technique lui: il vient dans le lit, il reste une heure ou deux le temps que je m’endorme vraiment… peut être même que ça prend moins de temps que cela et après, il retourne vivre sa vie et le matin, quand je me réveille, il dort, je l’embrasse et je file.
Là, je t’embrasse et je file… je te verrai ce soir, je serai avec beaucoup de monde car je t’ai fait beaucoup de pub et on se dira tout bientôt… parce que ce message, beau comme le monde, appelle à dire beaucoup, mais ailleurs.
Celle que tu reconnaitras sans peine j’ose le croire.
17 mai 2005 à 15:41
L\’ours et sa cave
A la lecture du dernier post de Thomas (mon dieu que je lui envie son écriture, ce titre me rappelle du Suzanne Véga, évidemment), une question me survient : l\’amour peut-il s\’accompagner d\’une séparation des corps ? Je m\’explique : on conseill…
17 mai 2005 à 22:12
Comme c’est beau cette prise de conscience. Et c’est, comme toujours, très bien écrit.
17 mai 2005 à 22:22
Je sais pas quoi dire, mais je ne veux pas ne rien dire… « J’aime beaucoup ce que vous faites ? »
18 mai 2005 à 00:07
La solitude est une maîtresse jalouse. Thomas, si tu trouves l’antidote, je suis preneur. Ou alors la compagne capable de percer le mur.
Un texte magnifique en tout cas, merci Thomas !
18 mai 2005 à 08:34
Beau titre pour un superbe blues 😉
20 mai 2005 à 17:42
Que de gentimentaires, qui me touchent plus que je ne saurais dire.
Merci à tous.
Merci à toi avec qui je partage tant.
22 mai 2005 à 01:13
oui c’est une drogue … et tu en décris très bien les effets … parole d’addict ;-* Mel’
22 mai 2005 à 14:30
Elle adore le sentir contre sa peau, elle adore leur fusion, elle aime s’endormir dans ses bras, mais…
Elle se libère dans son sommeil, elle s’écarte de lui, elle s’endort sur le ventre, dans les bras de son coussin, mais…
Elle aime recevoir un sms de lui, elle aime son regard tendre, elle aime savoir qu’il peut penser à elle, mais…
Elle dort toujours du côté de la porte (fuite?), elle aime ses soirs et ses nuits seule ou accompagnée d’autrui, mais…
Elle aime qu’il lui manque, le lui dire, lui écrire, lui faire sentir, mais…
Elle aime le regard des autres, elle aime les jeux relationnels, elle aime les ambiguités, mais…
Elle aime leurs rires, elle aime leurs adulescentetés, se sentir tout permis, ensemble, mais…
Elle aime à sa façon… vie de couple et famille la font fuir, amitié, complicité, sérénité et bien être… voilà ce à quoi elle aspire, mais…
Cela doit être trop demander… Il parait que l’on doit Aimer, s’attacher, se lier et fusionner pour notre pérennité… c’est trop lui imposer…
Liberté, solitude, indépendance, fuite, envie d’ailleurs… peur, curiosité… comme vous voudrez… elle ne peut se renier…
Elle est une fille de l’air… Rien à faire…
Mais cela… il ne l’a pas perçu… pas vu… pas écouté… pas demandé…
Trop occupé… vers lui… mais…
Elle est… vers d’autres vents…
23 mai 2005 à 13:00
Égoïste et silencieux
Parce qu’au bord du gouffre
Il n’est pas évident de faire le premier pas.
23 mai 2005 à 18:47
Altruiste et bruyante
Toujours souriante
Communication est sa foi
Il a réussi toutefois
A faire ce pas
Face au trépas
Une main, un sourire
Voilà ce qu’elle peut offrir
Tout simplement
Sans questionnement
Mais attention
Un maître mot : communication
23 mai 2005 à 22:01
Elle est mignonne votre histoire mais que penser de la communication publique?
Enfin, et cela n’engage que moi, je ne te crois pas, Thomas, si égoïste que cela. En revanche, te connaissant, je ne doute pas que tu n’approches que celles qui en sont dignes ;-p
Amusez-vous bien mais n’oubliez pas qu’en public, les commentaires vont bon train.
Une donneuse de leçon anonyme
21 juin 2005 à 15:51
Besoin de solitude, impossible d’échanger, de partager son intérieur, protection, peur, de toucher trop, de toucher mal, de transmettre notre interieur qu’on aimerait parfois exterieur.
Sans regard, cet interieur disparait. Il n’a plus de force, ou au moins aimerait on le croire. Proteger l’autre de soi, se proteger de l’autre.
Besoin de tendresse, besoin de confier, besoin d’exprimer, besoin de hurler surtout. Mais ça bloque. Cà reste. Cà ronge. Cà fait mal. Plus ca fait mal, moins on a envie de le donner à d’autres.
En tout cas, je crois que c’est comme ca à l’interieur de mOi. Si seulement j’avais appris à faire confiance. Mais je n’ai appris qu’à me suffire, à ne pas avoir besoin des autres, à me méfier.
Ici, tout le monde s’en fout. C’est bien pour ça que c’est ici que j’en parle.
Mal au coeur, non pas que les autres ne veulent pas de moi, mais parce que je ne veux pas des autres.