Au vert

La grande maison est posée au milieu de nulle part. Il y a un champ, quelque vaches. En bas de la colline, le petit cimetière. On enterre encore un peu, ici. On marie, parfois. On ne naît plus. C’est ici qu’on s’est retrouvés, avec les copains-copines (quatre couples, six enfants en bas âge, deux célibataires).

Je surveille le barbecue. Il faut pas mal de braise pour les côtes de bœuf. Fendre du bois, préparer le feu, l’entretenir : activités ancestrales et solitaires. C’est propice à la réflexion. Progrès notable depuis Neanderthal, on peut s’accompagner d’une bière fraîche. De fait, le soleil cogne. Ce soir il faudra tartiner de crème les premiers coups de soleil de l’année.

Dans le silence d’ici j’ai tout le temps d’être taraudé de questions. Elles dansent dans ma tête. Eux ici ne posent pas de questions, n’en sauront rien, ou si peu.

5 réponses à “Au vert”

  1. Incompréhensions... a dit :

    Finalement, tu as arrosé ton week-end à la bière, pas à l’armagnac?
    J’espère que les questionnements ont été fructueux…
    Bizz

  2. Thomas a dit :

    La bière c’était pour accompagner le travailleur sous le soleil de midi, en surveillant la braise. L’armagnac (et aussi quelques vieux whiskies) c’était à la veillée, quand les mômes étaient au lit, que les adultes redevenaient des gamins et que je me faisais latter à Super Mario Kart. (Je m’en suis par contre sorti honorablement au Wii Bowling).

    Les questions, elles, n’ont été qu’effleurées. Ce n’est pas dans une glace qu’elle trouveront un commencement de réponse. Dans le miroir d’un regard, peut-être.

  3. Incompréhensions... a dit :

    Comme quoi, heureusement que même en couple et avec des enfants, les amis arrivent toujours à retrouver ces moments d’innocence et de complicité! J’ai éprouvé la même chose chez des amis ce soir.

    Et puis je crois que je te comprends, mes questionnements ne se résolvent pas seuls non plus… trop de questions plein la tête!

  4. µ a dit :

    tu devrais mettre la crème avant plutôt qu’après 🙂

    bises

  5. julie a dit :

    J’ai cru un moment qu’on était parti au même endroit…mais dans mon champ il y avait des Brebis…

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