Un cri dans la nuit

Vingt-sept juin. Après un printemps pourri, l’été a fini par arriver. Le soir, il fait tiède dehors, et la fenêtre est ouverte pour évacuer un peu de chaleur stagnante. Assis au bureau, je musarde sur le réseau dans un doux courant d’air frais. Tout est calme.

Soudain une clameur s’élève. Un cri de joie, primal. Une exclamation brève mais reprise par la foule dans chaque rue de la ville. Ouaaaaaaaaaaaais ! Un peu plus tard un autre, puis un troisième encore.

Maintenant cent mille gorges hurlent à la victoire. Cent mille bouches aux dents exhibées déchirent l’atmosphère. La meute s’enflamme et vocifère. Les cris de joie se muent en grondements. Le bruit dehors sent la haine et la violence déchaînées, et la peur ancestrale des hordes en furie étreint mon corps entier.

J’ai refermé la fenêtre, dernier rempart bien mince. Rentré dans mon cocon, à l’abri d’eux. Seuls leurs klaxons, maintenant, me rappellent que dehors, ils sont là qui ont pris possession de la rue. Ce sera une nuit en état de siège.

7 réponses à “Un cri dans la nuit”

  1. Les Tamaris a dit :

    et encore toi tu les as pas croisés dans le métro…

  2. nezumi a dit :

    rien de plus etrange qu’entendre la clameur monter de Paris du haut d’un 22ème etage…

  3. Justine Miso. a dit :

    Et bien, j’ai fini par comprendre que l’on était plus tranquille au coeur de la meute. Les cris sont plus stressants quand on ne les comprend pas.

    Après le premier but, mon état de stress était trop fort; les cris me hérissaient. J’ai pris mon livre (« la règle de 4 ») et je suis allée dans un bar où il passait le match. J’ai pu lire tranquille. Les cris, de près, étaient moins forts, moins étranges et la chaleur de mes congénères me laissait une ambiance hivernale.

    J’M.

  4. Jonas de Dieppe a dit :

    Pourtant fils et frère de footballeux j’avais jusqu’ici réussi à m’épargner la retransmission intégrale d’un match. Jusqu’à ce week-end, hospitalisation oblige : cinq d’affilée sans pouvoir me défiler !

  5. Nébude a dit :

    Pareil ! Tout pareil 🙂 Je m’suis fendu d’un p’tit post où ma stupide vache Nébude s’assied sur Zidane avec sa croupette. En protestation …

  6. Esculape a dit :

    Je suis (presque) content d’avoir fait un cours devant 5 fidèles étudiantes qui se sont déplacées jusqu’à la fac à 21H… !

  7. Aurele a dit :

    En 1998, lors de la finale, j’ai mélangé les psychotropes et autres substances calmantes juste avant le match. J’ai passé une excellente nuit.

    En 2006, lors du quart de finale, je parcourais Paris à rollers. Même si je ne trouve aucun intérêt au football, j’ai apprécié l’ambiance électrique. Et la soirée sur les quais, au milieu de gens partageant un bonheur différent, était ma foi fort sympathique.

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