Archive pour le 3 mars 2006

Carnet Latin

vendredi 3 mars 2006

Mercredi, c’était le trente-deuxième Paris Carnet, et on s’était donné rendez-vous au Bombardier, place du Panthéon. Il faut bien reconnaître, a posteriori, que ce n’était pas l’idée la plus lumineuse du siècle. L’endroit était bondé, à ras bord de footophiles venus voir le match de la soirée. La télévision monopolisait les yeux et les esprits, tandis que les haut-parleurs hurlaient à vous fendre la tête le commentaire de la rencontre. Je suis d’ailleurs passé à deux doigts de vandaliser l’installation de sonorisation, juste pour le salut de mes tympans endoloris.

Déconfits mais pas abattus, nous avons donc migré place de la Contrescarpe (sauf Artefact, appelée ailleurs par une dégustation de bières choisies, et quelques autres qui ont tôt rendu les armes) et atterri au Café Delmas.

Je ne parlerai pas du service détestable. Du chef de rang hautain qui a houspillé la douce Mitternacht alors qu’on était en train de deviser tranquillement, je ne dirai mot. Je tairai la terrasse glaciale et le serveur qui me présente la note avant le plat. Je passerai sous silence les toilettes sans lavabo pour se laver les mains. J’éviterai même d’évoquer l’attentat au chocolat chaud perpétré contre le vêtement de l’un des convives, car je n’en ai pas été témoin direct.

De toute cela donc, il ne sera pas question ici. Ce qui compte, c’est Alecska qui s’est fait prendre son pied par un inconnu, votre serviteur qui s’est fait prendre par Tatou (en photo) (d’ailleurs, Tatou, elles sont où, les photos ?). C’est la foule papillonnante et les conversations, les bises et les regards croisés. C’est Traou qui m’interpelle et ne sait pas plus que moi où ni comment on s’est déjà croisés. C’est un, deux, trois fous-rires avec Mel’O’Dye. C’est squatter impromptu l’accoudoir du fauteuil de Mitt’ ou celui de Veuve Tarquine. Quand les lumières de la gargotte se sont rallumées pour nous signifier sans ambiguïté que notre clientèle n’était vraiment plus la bienvenue, c’est enfin rentrer à la maison, fourbu mais heureux, avec la conviction que ce sont les gens, et vraiment pas le lieu, qui font une soirée réussie.